Selon les résultats d'une étude, des cas de contamination par le VIH et le VHC après partage de seringues ont été signalés dans la région marseillaise.
Pour la première fois depuis 12 ans, des contaminations du VIH et du VHC par le partage de seringues ont été signalées en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). « Aucune autre région n’en a signalé », a précisé Claire Duport, coordinatrice de l'étude sur les tendances récentes et nouvelles drogues (Trend), présentée ce 1er octobre à Marseille. Les centres qui prennent en charge les toxicomanes (CAARUD, CSAPA) dans la cité phocéenne ont observé des cas de recontamination chez des personnes autrefois guéries de l'hépatite C. Le nombre de personnes malades, à cause du partage de matériel, doit encore être quantifié précisément. Médecin référente du centre Corevih PACA-Corse, une instance publique en charge de la lutte contre le sida, Dominique Blanc explique ce phénomène par différents facteurs, notamment le refus, par de nombreux pharmaciens, de délivrer des seringues et des kits Stéribox. Elle pointe également du doigt « l'accès restreint aux médecins de ville » pour les populations les plus vulnérables, et, plus généralement, « le plafonnement de la politique de réduction des risques ». Selon les résultats du rapport, la région PACA affiche les niveaux d'usage les plus fréquents du pays en matière de consommation de drogue. L'usage détourné de plusieurs médicaments fait aussi des ravages.
À Marseille et dans ses environs, des toxicomanes s'injectent de la Ritaline par voie intraveineuse, « jusqu'à 20 à 30 fois par jour », précise Claire Duport. Des consommations compulsives qui augmentent le risque de contamination. Si cela fait déjà une dizaine d'années que ce mode d'administration de la Ritaline a été signalée en PACA, il ne semble pas exister ailleurs en France, selon les données de l'observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Privilégiée à d'autres substances pour son coût très attractif et ses effets similaires à ceux de la cocaïne, la Ritaline « se revend dans la rue entre usagers », ajoute l'auteure de l'étude. Selon un infirmier exerçant dans un CARUUD, la consommation de Ritaline en intraveineuse « augmente significativement » depuis quelques mois à Marseille. Dans une région où l'héroïne et le crack sont beaucoup moins faciles à trouver, les injections de Subutex sont aussi fréquemment observées. À l'initiative de Dominique Blanc, une enquête menée dans les prochaines semaines va chercher à déterminer le nombre précis de cas de contaminations ou de recontaminations lié au partage de seringues dans la région marseillaise.
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