DIAGNOSTIQUER la maladie en reniflant l’haleine des patients, l’idée n’est pas nouvelle. Déjà mis en œuvre dans l’antiquité, ce concept était même clairement décrit par le grand Hippocrate dans son « Traité sur l’arôme de la respiration et les maladies ». Le savant y associait, par exemple, l’haleine à l’odeur désagréable de poisson à une maladie hépatique avancée. Aujourd’hui ce sont des chercheurs israéliens du Technion qui pointent leur nez au-dessus de la bouche de leurs patients. Mais, en fait de nez, celui-ci est truffé de diodes, de puces et de capteurs. En se basant sur les capacités olfactives diagnostiques des chiens, le Pr Hossam Haick a en effet eu l’idée de développer un nez électronique - le Na-Nose - pour détecter différents types de cancers émergents (sein, poumon, colorectal, de la prostate et de la tête et du cou). Pied de nez au savoir-faire médical, cette technologie, fondée sur l’utilisation de traces infimes moléculaires, parvient à poser un diagnostic fiable dans 95 % des cas. Sans la moindre question, ni l’ombre d’une auscultation.
Selon ses concepteurs, le Na-Nose serait même capable de déceler les signes précoces d’autres maladies graves, telles que les affections rénales, hépatiques, la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. Mais avant d’entrer dans la trousse du généraliste, de nombreux autres essais seront nécessaires pour valider le précieux accessoire. Si sa fiabilité se confirme, précise le Pr Hossam Haick, le Na-Nose pourrait être utilisé dans les trois ans qui viennent pour la détection du cancer du sein et du cancer colorectal, et, dans sept ans environ, pour la détection d’autres types de cancer. En ayant eu l’idée de cette innovation, on peut dire que le Pr de génie chimique a eu du nez…
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Françoise Amouroux
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