Comme le révèle une nouvelle enquête de l’association Soins aux professionnels de santé (SPS), 25 % des pharmaciens ont déjà eu des pensées suicidaires liées à des raisons professionnelles. Un constat qui incite l’association à intensifier la prévention sur l’ensemble du territoire français.
Au cours de leur carrière, un quart des pharmaciens a déjà eu des pensées suicidaires en lien avec sa situation professionnelle. Ce taux est identique à celui des autres professionnels de santé. Ces chiffres émanent d’une enquête de l’association Soins aux professionnels de santé (SPS) qui, pour la troisième année consécutive, se penche au chevet des soignants.
L’enquête portait cette année sur le suicide. À la question « Avez vous déjà eu des idées suicidaires dont l’origine est d’ordre professionnel ? » médecins, dentistes, infirmières et pharmaciens sont plus nombreux à reconnaître ce risque suicidaire en milieu rural (39 %) qu’en milieu urbain (25 %), ou encore en région parisienne (18 %).
Mais fait troublant, alors que 42 % des professionnels de santé parviennent à se confier, (44 % chez les médecins), les pharmaciens ne sont que 32 % à en parler à un membre de leur famille, à un psychologue, un psychiatre, un confrère ou un ami.
Pour venir en aide aux 68 % de pharmaciens et aux 58 % des autres professionnels de santé reclus dans le silence, SPS se lance une deuxième phase d’action. Après avoir créé il y a un an (voir notre article « abonné »), la plateforme d’appels (1 800 appels à ce jour), l’association souhaite mailler le territoire de professionnels de santé « sentinelles ». En toute indépendance des ordres professionnels et de la médecine du travail, des soignants, formés et rémunérés pour cette mission, se tiendront à la disposition de leurs confrères en souffrance psychologique au travail.
Parallèlement, SPS poursuit le maillage national d’unités dédiées à l’accueil de ces professionnels fragilisés. En complément de ce dispositif, le Dr Éric Henry, fondateur et président de SPS, œuvre à la création de postes de tuteurs dans chaque URPS. Ils seront chargés de régler les dossiers administratifs des professionnels pendant leurs soins. Ceci afin de réduire tout risque de récidive à leur sortie.
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