IL SUFFIT de jeter un regard en arrière pour constater que l’Histoire est pleine de ces grandes épidémies - peste, rage ou lèpre - génératrices d’une peur désormais oubliée. Oubliée ? Moins qu’on le croie, car les épisodes successifs de la grippe aviaire, du SRAS, du virus H1N1 ou de la fièvre Ebola ont ravivé ces dernières années cette ancestrale terreur de l’infection contagieuse généralisée. Si la peur est intacte, la connaissance de ces fléaux microscopiques aux conséquences macroscopiques, a, elle, en revanche, bien évolué. Tel est l’un des enseignements du colloque organisé par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) qui se tenait fin mai au Sénat autour des « Nouvelles menaces des maladies émergentes ». On y apprend, par exemple, que plus de la moitié des 1 417 agents infectieux pour l’Homme (virus, prions, bactéries, champignons et protozoaires) sont d’origine animale. Plus inquiétant encore, sur les 177 agents apparus ces 40 dernières années, 70 % nous auraient été légués par des animaux. Au palmarès des bestioles contaminantes, vous serez également surpris d’apprendre que les vaches, les chevaux ou les porcs sont plus « dangereux » pour nous que les primates à l’anthropomorphisme trompeur. Ainsi ce sont les chauves-souris et la civette palmiste masquée (mustélidé), pourtant peu proches de l’Homme, qui ont constitué le réservoir de transmission du SRAS dans les années 2002 et 2003.
Mais au-delà de leur origine animale, ce que nous dit surtout l’état de la science, c’est que la plupart des maladies émergentes viennent des champs et menacent les villes. Et que personne ne peut véritablement prédire ce que sera la prochaine grande pandémie, car son apparition est sous l’influence de plusieurs facteurs. Le développement exponentiel des transports internationaux d’abord, et surtout l’accroissement des mégalopoles. « Depuis 2007, plus de 50 % de la population mondiale vit dans les villes, une situation sans précédent d’un point de vue sanitaire », nous révèle l’un des intervenants du colloque de l’IRD. Ce triste constat n’a malheureusement rien d’une fable. Et il ne manquerait plus que le rat des villes et celui des champs complotent ensemble pour notre perte à tous…
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Françoise Amouroux
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