CETTE INITIATIVE, encouragée par une association locale, Régis Méningite 76, s'inscrit dans une démarche citoyenne, motivée par une épidémie régionale qui a fait de nombreuses victimes. « Nous avions alors constaté le prix prohibitif des traitements, se souvient Micheline Hornung, présidente de l'association, qui a perdu son fils dans ce drame. Des médicaments non remboursés vendus à plus de 50 euros. L'un d'eux - le Neisvac - a même augmenté de 20 % en peu de temps. » Sensibilisés par cette association, les pharmaciens dieppois se sont engagés à vendre désormais ces produits au prix de 34,60 euros pour le Neisvac ou de 29,90 euros pour le Menjugae, un tarif qui correspond à leur prix d'achat, majoré des frais minimaux de mise à disposition. « Nous ne faisons évidemment aucun bénéficie sur ces spécialités, commente Christophe Armandou, l'un des pharmaciens engagé dans cette action, et responsable du collectif. Ce qui est dommage, c'est que seuls les derniers acteurs de la filière de santé ont réagi face à cette sollicitation légitime. Nous aurions aimé que l'industrie et les caisses apportent également leur contribution. »
Un geste citoyen.
La méningite, qui sévit dans la région depuis une dizaine d'années, a donné lieu à des campagnes de vaccination importantes depuis 2003, visant principalement les enfants en bas âge. « Nous nous sommes engagés dans cette action compte tenu du niveau de vie de la population locale », poursuit Christophe Armandou. Une démarche validée par le Conseil de l'Ordre.
Bien qu'il soit trop tôt pour dresser un bilan d'une action qui a démarré il y a quelques semaines - on estime sur place que deux vaccins sont vendus en moyenne par mois et par officine - les pharmaciens dieppois espèrent bien servir d'exemple, face à un danger qui s'étend bien au-delà de la cité.
« La maladie progresse vers l'Oise ou la Somme, affirme Christophe Armandou. La présidente de l'association, très motivée, a fait largement connaître dans ces départements l'initiative que nous avons prise pour diminuer nos prix. Ce qui devrait encourager nos confrères à nous suivre. » Seule crainte des officinaux, convaincus du bien fondé de leur démarche, se voir accuser par la DGCCRF d'une entente illicite sur les prix.
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