. Les missions d’un syndicat
L’action syndicale s’effectue au plan collectif, tout comme au plan individuel. Les syndicats sont consultés, par exemple, par leurs adhérents pour obtenir des précisions sur un texte de loi ou sur la Convention collective. L’accompagnement ne consiste pas seulement à la délivrance de conseils dans les démarches à effectuer. Le syndicat a un rôle de représentation, d’assistance et de défense du salarié vis-à-vis de son employeur. « Nous répondons au plus vite à toute situation d’urgence, comme une mise à pied », indique Françoise Bergier, secrétaire nationale adjointe du SYNCASS-CFDT. La défense juridique du salarié est assurée auprès du Conseil des Prud’hommes ou d’autres instances de droit commun. Dans le cadre de ses fonctions, en cas de conflit, le représentant syndical peut être amené à prendre contact avec l’employeur, ou même à le rencontrer. Une autre mission est d’aider les adjoints sans emploi à en trouver un. Au plan collectif, le syndicat représente et exprime les revendications des adjoints dans les commissions paritaires de la branche pharmacie. C’est également le cas dans les comités de gestion des régimes de prévoyance, ainsi qu’au niveau du Conseil supérieur de la pharmacie. Mais l’action la plus connue des syndicats reste la négociation salariale. « Quand le SMIC évolue, l’augmentation du point ne se fait pas de façon automatique », rappelle Catherine Pamart, membre de la commission exécutive de la Fédération nationale FO Pharmacie. Les représentants syndicaux se chargent également de faire évoluer les complémentaires retraites et la prise en charge du salarié par les régimes de prévoyance. Ils ont ainsi obtenu que les adjoints puissent rapidement cotiser sur la tranche B de rémunération (entre 1 et 4 fois le plafond de la Sécurité sociale) pour leur retraite, et non plus pour une garantie minimale de points (GMP). Toutes ces actions à visée collective peuvent représenter jusqu’à 90 % des activités du syndicat. Celui-ci mène, de plus, des réflexions sur l’évolution du métier d’adjoint. C’est l’une des préoccupations majeures exprimées par le syndicat CFE-CGC. Son représentant des adjoints, François Aucouturier, considère en effet que son action doit dépasser la revendication, pour exercer une force de proposition. Une vision partagée par les autres syndicats.
. Pourquoi se syndiquer ?
La plupart du temps, les adjoints s’adressent aux syndicats en dernier recours, lorsqu’ils ont épuisé toutes les démarches entreprises à titre personnel. Les revendications salariales, les cadences de travail, les pressions au départ du salarié peuvent conduire à consulter un syndicat. Selon Françoise Bergier (SYNCASS-CFDT), les conditions d’exercice se sont dégradées, et les relations professionnelles quelque peu déshumanisées, du fait des contraintes administratives et financières qui pèsent sur les officines. « Cela se passe bien pour la plupart d’entre elles. Mais dans certains cas, la situation s’est nettement détériorée », confirme Catherine Pamart (FO Pharmacie). Au final, les adjoints sont peu syndiqués. Moins de 10 % de l’effectif total, estiment les syndicats. Question de culture. « Cela tient à une configuration déjà ancienne. Le plus souvent, les adjoints ne visent pas à le rester, mais à devenir titulaires », explique François Aucouturier (CFE-CGC), relevant que de plus en plus d’adhérents sont d’anciens titulaires. Si son syndicat compte deux fois plus de préparateurs que d’adjoints, ces derniers sont actuellement les plus nombreux à prendre une inscription. « Peut-être parce qu’ils connaissent aujourd’hui plus de difficultés. Ou parce qu’ils s’engagent plus durablement dans leur carrière. » Autre explication envisageable, la forte féminisation de la profession. Le travail à temps partiel, qui se développe, ne favorise pas l’implication totale au sein de l’entreprise. Adhérer à un syndicat, c’est aussi lui donner davantage de légitimité. « Nous avons de grandes difficultés à nous faire reconnaître par les autorités », regrette François Aucouturier. Un exemple ? La loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), récemment votée. « L’adjoint est sollicité, il aura des responsabilités, au même titre que le titulaire. Cependant, nous n’avons pas été conviés aux débats, au même titre que les représentants patronaux. C’est totalement aberrant », estime le syndicaliste. Dans de telles négociations, les syndicats de titulaires sont les portes voix des équipes officinales. Si la crispation est manifeste lors de négociations, les représentants des salariés et des employeurs savent aussi engager des discussions constructives, dans un esprit de respect mutuel. Il n’est pas question de reproduire le schéma de l’opposition systématique entre patrons et salariés. La CFE-CGC assure la défense de ses adhérents, mais prévient : « L’adjoint est cadre. Nous ne pouvons pas exiger des titulaires de faire de lui un collaborateur reconnu et respecté et qu’il se comporte par ailleurs comme un salarié de base », avertit François Aucouturier. Au quotidien, le fait d’adhérer à un syndicat peut être mal vu par le titulaire ou désamorcer plus facilement une situation conflictuelle. Nombre d’adjoints n’affichent pas leur appartenance, comme ils le font pour leurs opinions politiques ou religieuses. « Les salariés ont souvent peur de le dire. Je ne comprends pas pourquoi. Les titulaires syndiqués se cachent-ils ? », argumente Catherine Pamart (FO Pharmacie).
. Prendre contact avec un syndicat.
Le choix du salarié s’effectue entre les différentes centrales syndicales. Pour être plus opérationnelles, elles disposent d’antennes en régions, plus ou moins actives. Une permanence peut être organisée dans certaines grandes villes. Une cotisation est versée pour l’adhésion. Selon les syndicats c’est leur seule source de financement. « N’attendez pas d’avoir des problèmes pour adhérer. Cela vous permet d’être mieux informé et de pouvoir entrer en contact avec d’autres confrères », insistent-ils.
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