LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Quel est votre sentiment sur l’implication des adjoints dans des activités hors officine ?
JÉRÔME PARESYS-BARBIER.- J'encourage toutes ces initiatives de nos confrères. Leurs envies sont liées aux opportunités qui leur sont offertes. Le maintien à domicile ne fait pas partie du monopole pharmaceutique, mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas s'y impliquer. Pour l'oxygénothérapie, les prestataires s'appuient sur des pharmaciens responsables qui vérifient l'application des bonnes pratiques de dispensation de l'oxygène. Des adjoints participent à cette mission de santé publique. Elle préfigure d'ailleurs ce qui pourrait être fait au plan de la chimiothérapie. À l'avenir, les adjoints pourraient aussi devenir pharmaciens référents pour les maisons de retraite. Cela n'est ni un métier d'hospitalier, ni une fonction d'officinal stricto sensu, mais un mélange des deux.
Pensez-vous que les adjoints pourront assurer, en pratique, toutes ces nouvelles missions ?
Il est vrai que, si la loi HPST se décline comme nous l'espérons, les pharmaciens ne pourront pas faire beaucoup plus que leur travail à l'officine. On ne peut pas imaginer que nos préparateurs soient encadrés par un nombre insuffisant de diplômés. Le suivi du patient et l'éducation thérapeutique vont prendre davantage de temps. Sans compter que des médicaments techniques font leur entrée au comptoir et que des formations sont requises pour les dispenser dans les meilleures conditions. Peut-être faudra t-il donc avoir des officines plus spécialisées que d'autres dans certains domaines. Il y a déjà des pharmacies qui se sont orientées vers la sous traitance de préparations magistrales. D'autres assurent parfois, dans certaines conditions, la préparation des doses à administrer. Dans tous les cas, le type de spécialisation concerné doit être porté à la connaissance du public.
Cette extension des missions pharmaceutiques pourra t-elle aller avec le déficit annoncé du nombre d'adjoints ?
Tout le monde s'accorde à dire que nous manquons d'adjoints aujourd'hui et que le phénomène va s'amplifier avec le passage à la retraite des titulaires issus du baby-boom. Selon le président de la caisse d'assurance-vieillesse des pharmaciens, il faudra trouver 5 000 diplômés d'ici à la fin 2012 pour renouveler les effectifs. De plus, près de la moitié des adjoints aspirent à entrer dans le capital de leurs officines. La publication des décrets permettant la constitution de SPF-PL et de holdings devrait les y aider. Certes, il restera toujours une frange d'adjoints qui ne souhaitent pas s'investir dans leur entreprise au plan financier. N'oublions pas que plus de 80 % des adjoints sont des adjointes. Nombre d'entre elles sont à temps partiel et aspirent aussi à mener une vie familiale équilibrée. La démographie professionnelle est l'une des priorités de l'Ordre. Actuellement, nous cherchons à mettre en place une cartographie qui fera l'état des lieux du déficit en adjoints, au plan d'une commune ou d'un canton.
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