FAISANT depuis plusieurs mois des recherches sur l’économie officinale je me permets de vous indiquer des résultats allant à l’encontre des affirmations contenues dans votre article*. Vous indiquez que l’économie officinale est mal en point, or la publication des résultats des centres de gestion agréés pour 2009 montre que l’officine est le « commerce » qui a eu la plus grosse progression en 2009 (une des rares positives), étant par ailleurs la seule entreprise, tout confondu, ayant eu une progression supérieure en 2009 à celle de 2008. Ce qui est mal en point dans l’économie officinale c’est le modèle économique suivi par la plupart des officinaux, modèle qui s’avère désastreux économiquement quand il est utilisé a contrario de son environnement de proximité.
Vous parlez de la baisse du panier moyen comme origine de la dégringolade. Depuis 2006 le pourcentage moyen des ordonnances dans les ventes a baissé de 3 points (statistiques IMC). De 62 % des ventes totales en 2006, les ordonnances sont passées à la moyenne de 59 % en 2009, ce qui est le résultat d’un modèle économique devenant de plus en plus commercial. Par contre le pourcentage moyen du CA des ordonnances dans le CA total n’a quasiment pas varié depuis 2006, restant autour de 85 %. Cette simple constatation montre que le panier moyen ordonnance a augmenté malgré l’amélioration du taux de substitution des génériques et que le panier moyen vente hors ordonnance a, en revanche, baissé sous l’effet de la concurrence entre pharmacies.
La baisse du panier moyen est donc due essentiellement à la politique économique suivie par les pharmaciens, puisque les ventes hors ordonnances sont passées d’une moyenne de 38 % en 2004 à une moyenne de 41 % en 2009 pour un chiffre d’affaires ne représentant toujours que 15 % du CA total (statistiques IMC). Par ailleurs, les difficultés économiques de beaucoup d’officines endettées sont dues essentiellement à un déséquilibre trop important entre le nombre d’ordonnances et les ventes comptoirs.
Philippe Besset explique que les pharmacies souffrent avant tout de la diminution de la marge. Or, depuis dix ans, le prix moyen du médicament a baissé de 18 %, essentiellement grâce aux génériques quand, dans le même temps, la valeur moyenne de la marge a progressé de prés de 50 %, c’est-à-dire que depuis dix ans le taux moyen de la marge du médicament a augmenté (source INSEE, IMC).
On ne peut pas nier que la pharmacie traverse une crise économique, comme l’ensemble du pays, mais les difficultés abordées dans votre sujet concernent essentiellement des officines suivant un modèle économique inadapté à leur environnement. Il faudrait dans ce cas en chercher les causes dans les politiques commerciales visant à augmenter les trafics sans discernement, ce qui aboutit systématiquement à des baisses de panier moyen.
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