En raison de la hausse des prix, le salaire minimum de croissance (Smic) a gagné 1,13 point au 1er janvier. Mais en l’absence de visibilité sur l’avenir économique de l’officine, les représentants des titulaires refusent aujourd’hui de s’engager dans des mesures correctives de la grille salariale.
Depuis le début du mois, le Smic est passé de 1 383,08 euros nets mensuels à 1 398,69 euros, soit une augmentation de 15,61 euros nets par mois. Cette augmentation a un effet mécanique sur la grille des salaires de l’officine qui donne au dialogue social un caractère « d’urgence absolue », alerte Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral FO de la branche officine. « Cette hausse rattrape en effet la grille de raccordement entre les coefficients 100 et 220 », constate-t-il, déplorant une nouvelle fois cet écrasement de la grille salariale. Le phénomène n’est pas nouveau. Habituellement, les partenaires sociaux opèrent un rattrapage, afin de redonner un souffle à la politique salariale, « en courant derrière la revalorisation du Smic ». Mais aujourd’hui, depuis la suspension à la mi-novembre de la signature d’un accord collectif sur la revalorisation des salaires et des classifications, la situation est inexorablement bloquée. « J’espère que les deux syndicats patronaux auront mandat pour négocier lors de la prochaine réunion à la fin du mois », déclare Olivier Clarhaut.
Rien n’est moins sûr tant que les représentations des titulaires ne disposeront pas d’éléments concrets sur les évolutions de la rémunération officinale. Or les négociations avec l’assurance-maladie, dont le coup d’envoi a été donné le 19 décembre, se poursuivront bien au-delà du mois de janvier. Ce n’est d’ailleurs que le 1er février que le groupe de travail dédié à l’évolution de la structure de la rémunération se réunira. « Par conséquent, nous sommes aujourd’hui dans l’état d’esprit qui était le nôtre à la mi-novembre. Les négociations avec les syndicats de salariés vont se poursuivre mais nous ne pourrons rien mettre en place tant que nous n’aurons pas d’assurance sur les avancées économiques dans le cadre de la convention », expose Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). De son côté, Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie, refuse d’être pris à partie dans le débat de la revalorisation des salaires dans le contexte de l’inflation. « L’assurance-maladie n’est pas gestionnaire des officines. Elle n’a pas vocation à entrer dans les négociations de branche », a-t-il rappelé le 20 décembre, réitérant son attachement à un modèle reposant sur un pharmacien propriétaire de son officine.