Prix de la langue française : Emmanuel Carrère
Écarté de la deuxième sélection du prix Goncourt, Emmanuel Carrère a été récompensée pour « Limonov » (P.O.L.) – son 12e livre –, une fresque haute en couleur, à l’image de son héros, qui n’est pas un personnage de fiction : Edouard Limonov. « Il existe. Je le connais, dit l’auteur. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. »
Et Emmanuel Carrère d’ajouter : « C’est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d’aventures. C’est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. »
Prix des cinq continents de la francophonie : Jocelyne Saucier
Créé en 2001 et présidé par l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot, ce prix a pour vocation de « mettre en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents, et de les promouvoir sur la scène littéraire internationale ». Il a été décerné à Jocelyne Saucier (Canada-Québec) pour son roman « Il pleuvait des oiseaux » (éditions XYZ) : « C’est le miracle d’êtres qui se sont volontairement retirés d’un monde calciné et qui se retrouvent dans une forêt nordique, frères en humanité et libres de leur vie et de leur mort », ont commenté les membres du jury.
Une mention spéciale a été attribuée à Patrice Nganang (Cameroun) pour son roman « Mont-Plaisant » (Philippe Rey), qui évoque l’histoire du Cameroun dans l’entre-deux-guerres en révélant d’incroyables personnages qui vivaient dans l’ombre du sultan Njoya, chassé de ses terres du Bamoun par l’occupant français, un homme d’une grande curiosité scientifique, inventeur d’un alphabet, entouré d’une colonie d’artistes et qui s’évertue à faire prospérer l’art raffiné de son peuple.
Prix Fondation Prince Pierre de Monaco : Pierre Assouline
Ce prix, qui honore un écrivain d’expression française de renom pour l’ensemble de son œuvre, à l’occasion de la parution récente d’un de ses ouvrages, a été remis à l’écrivain et journaliste Pierre Assouline pour son livre « Vies de Job » (Gallimard), paru en janvier dernier. Auteur de plusieurs biographies, dont celles d’Albert Londres et de Gaston Gallimard, le lauréat s’est attaché ici à « la biographie d’une idée. La biographie d’un principe. La biographie d’une absence ». Il en ressort un puzzle géant qui mêle les vivants et les morts, l’histoire, l’exégèse, la philosophie, la littérature, la peinture et la biographie intime de son auteur.
Par ailleurs, la bourse de la découverte a été attribuée à Thomas Heams-Ogus pour son premier roman « Cent Seize Chinois et quelques » (Seuil), l’histoire méconnue de l’internement dans les Abruzzes, entre 1941 et 1943, des Chinois de la péninsule, masse silencieuse et disciplinée qui ont du mal à résister à l’oisiveté contrainte et à la négation de leur humanité. Et le coup de cœur des lycéens monégasques est revenu à Hélène Grémillon, pour « le Confident » (Plon).
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