Il faut quitter Barcelone et parcourir une cinquantaine de kilomètres au nord-est pour atteindre le parc naturel de Montseny. À 1 200 m d’altitude, la fraîcheur est saisissante. C’est ici, à Font de Passaveres, que commence le sentier qui mène au point culminant du massif, le Turó de l’Home. Deux bonnes heures seront nécessaires pour l’atteindre, davantage pour redescendre vers Montseny, car la pente est rude et caillouteuse.
Mais les paysages le méritent amplement. Ce sont eux qui ont fait la réputation du plus ancien parc naturel de Catalogne : El Montseny et ses 30 000 hectares sont en effet classés réserve de biosphère par l’Unesco. Une végétation typique du nord de l’Europe au bord de la Méditerranée, voilà qui peut surprendre ! Ici, en altitude, le maquis méditerranéen laisse place aux hêtres puis aux sapins. Dans les derniers mètres, alors que le sommet est en vue, la forêt disparaît. Boutons d’or, pissenlits, renoncules et autres fleurs alpines la remplacent jusqu’au Mirador de coll Pregon. Le sommet est alors à portée de godillots. À 1 710 m, le Turó de l’Home offre enfin un instant de répit. Avec vue imprenable sur la mer.
Maquis et garrigue.
Dans ces montagnes catalanes, il n’est pas rare de croiser des masias et des cortals, anciennes fermes et bergeries qui témoignent de l’activité paysanne d’antan. Certaines sont en ruines, d’autres restaurées, comme celle d’el Vilar de la Castanya, sur les hauteurs de Sant Martí de Montseny. Une jolie bâtisse du XVIe siècle dont on peut contempler la façade et le cadran solaire, ainsi que les terrasses en pierres sèches aux alentours, servant aux cultures céréalières et potagères. Plus haut, en sortant du maquis et des forêts de chênes verts, les prairies d’el Pla de la Calma dégagent l’horizon. Montserrat et le hameau fortifié de Santa Maria de Tagamanent ne sont pas si loin. Tant d’autres sommets à gravir.
Comme les Cinglés de Bertí, dans l’ouest du parc de Montseny. Suivre les chemins de garrigue dans le parfum chaud des pins, tel est le privilège de ceux qui s’y aventurent. Sur ces hautes falaises de calcaire, le sentier est facile, bordé d’ajoncs, de romarins et de champs de blé. Un régal ! On en oublierait presque ses courbatures. Mais la vraie récompense est plus loin : le prieuré de Sant Miquel del Fai, posé à flanc de montagne. Les moines n’y demeurent plus depuis des siècles et l’on peut admirer son église troglodytique. Ainsi que des travertins. Ces amas de roche et de végétation accrochés aux parois des falaises auraient, paraît-il, inspiré Gaudí. L’architecte barcelonais, fer de lance du Modernisme catalan, a effectivement copié la nature dans nombre de ses créations. Comme dans la Sagrada Familia, son œuvre majeure.
D’autres paysages ont pu faire naître la célèbre cathédrale barcelonaise dans l’imagination de son créateur, mort bien avant la fin du chantier, toujours en cours. Car des tours épiscopales de la Sagrada Familia aux aiguilles de Montserrat, il n’y a qu’un pas. Au-dessus du monastère, il en faudra plusieurs avant d’atteindre le pic Sant Jeroni, à 1 236 m, et d’admirer, essoufflé mais conquis, la vue sur cet étonnant relief. À travers la garrigue, le chemin qui y mène croise des centaines d’aiguilles rocheuse : le Gorille, la Chouette, le Bonnet de marin, le Ventre de l’évêque… Toutes sont baptisées ! Quand la spiritualité rencontre la nature, voilà l’esprit de Gaudí. De bon augure pour partir maintenant à la découverte de Barcelone.
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