Avez-vous jamais vu James Bond prendre l’Eurostar ? Non. D’où une première mission, dès la gare de St Pancras : direction le London Film Museum, qui exhibe la plus grande collection de véhicules utilisés dans la saga. De « Dr No » à « Skyfall », un rembobinage à grands renforts d’extraits filmés.
Comme dans les romans de Ian Fleming, c’est une Bentley qui met sur la route du grand écran son agent secret. Première d’une série de belles carrossées, dont l’Aston Martin DB5 reste l’emblème : dès son apparition dans « Goldfinger », cette complice de 007 révélait des gadgets dans ses dessous mécaniques.
Après cette mise en route à Covent Garden, reste à enfiler le costume de l’espion iconique. Smoking tiré à quatre épingles, chemise blanche qui ne fait pas un pli, pochette épurée soulignant à l’occasion le nœud papillon… Cette quintessence de l’élégance british saute aux yeux au musée Madame Tussauds, où se côtoient pour la première fois les six figurants de l’agent 007, en chair et en cire.
« Le personnage créé par Ian Fleming maîtrise tous les codes du savoir-vivre à l’anglaise, tout en évoluant en marge de la société », souligne la guide Sophie Campbell, une déambulation plus loin, aux alentours de St James Palace. « Parce que le pouvoir était là, plus qu’à Buckingham, le quartier regorge de clubs élitistes, comme le Pratt’s, et de boutiques luxueuses, arborant la patente royale. »
En témoigne Turnbull & Asser, à quelques pas de Savile Road, dans le quartier des tailleurs. Sise sur Jermyn Street depuis 1885, l’honorable maison fournit non seulement le prince Charles, mais a (r)habillé tous les James Bond depuis Sean Connery. « Peu habitué au costume, celui-ci a dormi avec, sur les conseils de la production », confie un vendeur, dans un éventail de mensurations collector, de chemises labellisées et de cravates dédicacées.
Mode faisant, James Bond aime aussi s’emmitoufler dans du cachemire luxueux, depuis « Skyfall ». Pour avoir disposé d’un pull bleu comme les yeux de la star, N.Peal, niché sous des arcades voisines, a de nouveau décroché le gros lot pour « Spectre ». Et son col roulé torsadé pourrait bien connaître le même succès que son col cheminée anthracite : 24 heures après la publication de ce look à l’affiche, le « Dark Charcoal Grey » était en rupture de stock – complot déjoué depuis par la marque.
Sur les chapeaux de roue
Autre institution pour les inconditionnels du mythe, le Dukes Bar est à un jet de pierre, dans la confidentialité d’une cour de Mayfair. Habitant ce quartier huppé, Ian Fleming, père littéraire de l’agent secret, était un habitué de ce bar d’hôtel, chic et discret. Grand buveur lui-même, il y a concocté la célèbre formule du cocktail fétiche de Bond : vodka-martini, shaken, non stirred. Soit une vodka, qui ne comporte pas l’apéritif italien que l’on croit, mais du vermouth, à associer « au shaker et non à la cuillère », pour qu’il soit encore plus sec. Puis, puisque le dernier opus de la saga met à table le plus ancien restaurant de Londres, on file au Rules se délecter de sa cuisine et de son décor d’époque.
Action, maintenant, pour ne pas dire « moteur » ! Après avoir pisté les scènes capitales de « Spectre », cabotant de Camden et ses écluses au pont de Westminster, direction l’Oxfordshire, à Woodstock. Bienvenue à Blenheim Palace, pour découvrir l’envers du décor. Inscrite au patrimoine mondial, la demeure natale de Sir Winston Churchill mérite amplement le détour, autant pour son histoire fascinante, exhibée de salles en salles, que pour son parc, non moins luxuriant.
Enfin, comme Daniel Craig, c’est à toute allure que l’on quitte la plus belle vue d’Angleterre, Aston Martin oblige. Amorcée en 1964, l’histoire d’amour avec le constructeur britannique prend cette fois-ci le visage de la DB10, création sur mesure et non commercialisée. Mais, sur son circuit privé de Millbrook, à deux heures de Londres, d’autres bolides se laissent prendre en mains, sous la conduite d’un pilote professionnel.
Mieux vaut suivre ses instructions que ses souvenirs de « Casino Royale » sur l’« Alpine Road » : avec sept tonneaux et quelque, la course-poursuite s’y est terminée par une cascade inégalée. Slalomant d’une Vanquish à une V12 Vantage S en passant par une Rapid S au gré de quatre circuits, on finit par oser les 240 km/h sur le « One Mile Straight » ! Bien loin des performances de ces élégantes sportives, l’expérience se solde néanmoins par une accélération mémorable de l’adrénaline. N’est pas James Bond qui veut.
Dans votre bibliothèque
« Deux par deux »
« Notre Santé est en jeu »
Quelles solutions face au déclin du système de santé ?
Dans votre bibliothèque
« Le Bureau des affaires occultes », ou les débuts de la police scientifique
USA : frites, bière, donuts gratuits… contre vaccin