À 2 h 20 de vol de Buenos Aires, c’est d’abord la très citadine et élégante Salta qui s’impose. De nombreux circuits organisés partent de cette ville à l’architecture coloniale, dans laquelle se dresse l’incontournable église San Francisco. En longeant le Río Grande pour s’enfoncer dans la vallée Quebrada de Humahuaca, c’est une Argentine bien différente de ses habituelles tonalités européennes que l’on découvre. Ici vivent les descendants des populations indigènes qui ont métissé leur culture avec celle des colons espagnols, jusque dans leur cuisine.
Arrivés à Purmamarca, on peut déguster un roboratif locro, ragoût de maïs, haricots, citrouille et viande. Les plus petits appétits se délecteront d’empanadas, ces chaussons fourrés à la viande, au fromage ou aux légumes qui ont la réputation d’être ici particulièrement savoureux. Purmamarca, village bordé d’étonnantes roches aux intonations minérales, accueille un foisonnant marché artisanal.
En poussant 25 km plus au nord, on découvre l’époustouflante Tilcara, nichée entre les montagnes polychromiques. De nombreuses randonnées permettent de découvrir les alentours, comme les 4 kilomètres menant à la Gorge du diable. Au sud de la ville, une fortification précolombienne. Le soir, le village résonne de musique folklorique.
Plus au nord, d’autres villages pittoresques : Uquía, Humahuaca. Mais pour embrasser l’âme de cette région, il faut grimper jusqu’à Iruya. Mieux vaut d’ailleurs laisser la voiture de location pour y accéder en bus : les crevasses de la route sont souvent remplies d’eau de pluie durant l’été et seules les imposantes roues du car les traversent. Le long de la route, le voyageur peut souvent compter davantage de lamas que de paysans s’affairant aux champs. Perchée à 2 780 m d’altitude, Iruya vit en retrait du monde – et de la route principale, à 50 km de là. Ce village indien se découvre en sillonnant ses rues pavées escarpées. Repos hors du temps assuré avec une halte à l’hôtel Iruya, suspendu tout en haut du village.
Ce dépaysant itinéraire, d’une bonne semaine environ, peut être complété par la visite de Cafayate, à 200 km au sud de Salta. Deuxième région viticole d’Argentine, la destination régale ses paysages de vignes sur fond de montagnes. Les amateurs dégusteront ce qui fait la réputation de la ville dans une des nombreuses bodegas : le torrontés, cépage donnant un vin blanc sec. Autre point d’intérêt de cette riche région : les plaines salines, à 250 km au nord-ouest de Salta. Autrefois irrigué d’un immense lac, ce site forme une lunaire surface de sel de 525 km2.
Buenos Aires authentique
De retour dans la capitale, les incontournables de Buenos Aires s’offrent aux visiteurs : les pittoresques rues de San Telmo, l’épicentre historique Plaza de Mayo, le chic Palermo et le quartier coloré de La Boca. Mais pour ceux qui souhaitent découvrir d’autres visages de la capitale et de sa région, il suffit de poursuivre un petit peu plus loin, vers le quartier de Villa Crespo, par exemple. Plus authentique et moins pris d’assaut par les touristes, on y trouve aussi des « outlets » ou des magasins de vêtements qui permettent d’acheter du made in Argentina à moindre coût.
Juste au sud, le quartier d’Almagro donne à observer la vie des Porteños (les habitants de Buenos Aires). Les rues d’Almagro abritent également une institution, le café Las Violetas, qui date du début du siècle dernier. Sous les immenses vitraux, parmi les meilleures pâtisseries de Buenos Aires.
Envie de s’abstraire du tumulte de la capitale ? À 1 heure de bus au sud de Buenos Aires, La Plata. Cette jolie ville universitaire est connue pour ses rues perpendiculaires et diagonales, tracées au cordeau. Elle compte aussi une majestueuse cathédrale néogothique et l’unique construction de l’architecte Le Corbusier en Amérique latine, Casa Curutchet.
À 35 km au nord Buenos Aires, c’est Tigre et son delta, qui permettent aux Porteños comme aux voyageurs d’échapper au tourbillon citadin, le temps d’un tour de kayak sur les eaux beiges et reposantes du Río Luján.
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