Les gendarmes du cœur

Par

Publié le 21/09/2023

Article réservé aux abonnés

C'est une jolie histoire que nous rapportent les fonctionnaires de la gendarmerie de Charente-Maritime sur leur mur Facebook. En ce début septembre, la nuit est chaude, mais relativement calme, témoignent les gendarmes qui font face à l'habituelle succession d'appels pour tapage nocturne, violence conjugale et autres accidents de la circulation. Mais au milieu de ce train-train routinier, un appel retient leur attention. Celui d'un médecin hospitalier d'un service de transplantation cardiaque. Il est minuit passé, et le professionnel ne parvient pas à joindre sa patiente… à laquelle il a enfin un cœur à offrir. Et cela urge bien sûr. Car la malade attend un greffon depuis sept ans ! N'écoutant que leur cœur, et fidèle à leur devoir, les gendarmes missionnent la brigade de Pons pour aller réveiller la belle au cœur dormant. Un quart d'heure à peine s'est écoulé depuis l'appel au 17, lorsque les gendarmes toquent déjà à la porte de l'intéressée. Mais rien n'y fait. Ils insistent, orientent les puissants faisceaux lumineux de leurs projecteurs sur ses fenêtres. Pour un peu, on les accuserait presque de tapage nocturne ! Enfin la porte s'ouvre. On explique la situation à la dame, encore mal réveillée, mais qui comprend pourtant rapidement qu'il faut faire vite, et qu'une telle opportunité ne se représentera peut-être pas de sitôt. Elle appelle son médecin, qui engage aussitôt sa patiente dans un protocole de greffe. La greffe est réalisée dans les heures qui suivent. Un nouveau cœur a remplacé l'ancien, à bout de souffle. Et il bat normalement dans la poitrine de la rescapée de la nuit. Sans l'intervention rapide et efficace des gendarmes, l'espérance de vie de la charentaise était comptée. « C'est pour ces moments-là que nous continuons nos métiers ! Il y a effectivement, parfois, une petite douceur au milieu de la déferlante quotidienne des détresses domestiques et des terreurs de vie, à contenir, à entendre, à panser… inlassablement », commente avec justesse Marie à la suite du récit de ses confrères gendarmes.

Didier Doukhan

Source : Le Quotidien du Pharmacien