Au niveau national, l'alimentation représente 22 % de l'empreinte carbone de la France et la majorité de ces émissions proviennent de la production, au niveau agricole, des aliments que nous consommons. Plusieurs scénarios prospectifs et modèles de régimes alimentaires durables s'accordent pour une réduction importante de la consommation de viande dans la plupart des pays occidentaux pour réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre. Elle serait de l'ordre de 50 % pour que la France respecte ses engagements climatiques mais cet objectif est loin d'être atteint à l'heure actuelle, car si la consommation par habitant de viande bovine et de porc continue de diminuer ce n'est pas le cas pour la volaille avec une consommation de poulet qui a plus que doublé entre les années 2000 et 2022. Au final, la quantité de viande consommée par habitant en France est aujourd'hui deux fois supérieure à la moyenne mondiale alors que celle des fruits, des légumes et des légumineuses est largement insuffisante. En effet, le PNNS recommande de « privilégier la volaille et de limiter les autres viandes (porc, bœuf, veau, mouton, agneau, abats) à 500 g par semaine et de limiter la charcuterie à 150 g par semaine ». Soit un total de 650 g par semaine sans inclure la volaille pour laquelle aucune limitation n'est préconisée.
La quantité de viande consommée par habitant en France est aujourd'hui deux fois supérieure à la moyenne mondiale
La révision du PNNS est également nécessaire pour que la France, pionnière lors de la création du PNNS en 2001, rattrape son retard par rapport aux autres pays européens mais aussi le Brésil, le Canada, la Chine ou le Mexique. Au total 15 pays ont défini des recommandations précises de fréquence et de quantité de consommation de chaque aliment en prenant en compte les impacts environnementaux. Selon les pays, les quantités maximales de viandes sont de l'ordre de 330 à 630 g par semaine en incluant les viandes transformées (qui correspondent aux charcuteries et aux plats préparés) et la volaille. Parallèlement la consommation de fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, fruits à coque non salés est accrue par rapport aux quantités actuelles. Le décalage est significatif pour la quantité maximale des seules viandes rouges et transformées qui oscille entre 100 et 500 g dans les guides alimentaires des pays ayant intégré la durabilité environnementale alors qu'elle est de 650 g dans le PNNS.
Les mesures pour enclencher la transition
Ces chiffres démontrent que la transition nécessaire vers des régimes durables ne sera possible qu'en faisant évoluer les représentations et les habitudes alimentaires des Français avec la mobilisation des pouvoirs publics et privés. Pour aboutir à des propositions précises et faire évoluer le PNNS, le Réseau Action Climat et la SFN ont conçu et testé 17 modèles de régimes alimentaires durables. Les résultats montrent qu'il est possible de réduire de 50 % la consommation de viande tout en satisfaisant l'ensemble des apports nutritionnels, sans avoir recours à des produits enrichis ou à une supplémentation. Concrètement, les propositions de l'étude invitent à ne pas consommer plus de 450 g de viande par semaine, toutes viandes confondues (incluant la viande rouge la volaille et la charcuterie) et à manger chaque jour des lentilles, des pois chiches, des haricots secs…
La persistance d'idées reçues reste un frein à la végétalisation des repas
La persistance d'idées reçues reste un frein à la végétalisation des repas et il n'y aura pas d'adhésion au changement des recommandations du PNNS sans proposition de solutions pratiques. Les leviers à actionner concernent notamment la prise en compte des inégalités sociales et économiques dans les politiques nutritionnelles et les actions de prévention. Il est impératif de rendre plus disponibles et accessibles financièrement les produits de qualité comme les légumes frais, les fruits, les légumineuses, les produits biologiques… Cela implique un renforcement des ressources financières des ménages pour améliorer leur pouvoir d'achat.
Les autres mesures envisagées sont l'interdiction de la publicité et le marketing pour les produits alimentaires dont la surconsommation est délétère pour la santé et l'équilibre des écosystèmes. Pour aller plus loin, il faut changer les comportements des jeunes enfants dès l'école avec la promotion de l'éducation alimentaire, favoriser la formation des professionnels de santé et agir aussi au niveau de la restauration collective.
D'après l'étude conjointe du Réseau Action Climat et de la SFN
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