Réagissant à l’annonce du gouvernement, Gilles Bonnefond, président de l’USPO, estime que les TROD réalisés en officine et remboursés constituent une alternative à la vente à l'unité d'antibiotiques dans la lutte contre l'antibiorésistance.
Annoncé lors du Comité interministériel sur la santé du 25 mars, le remboursement des tests rapides d’orientation diagnostique de l'angine à streptocoque A (TROD) réalisés en pharmacie, représente pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) une avancée de plus dans la reconnaissance de la pharmacie en tant que porte d’entrée dans le parcours de soins.
Le syndicat avait d’ailleurs été à l’initiative d’une proposition similaire, il y a trois ans, comme le rappelle son président. Elle s’inscrivait à l’époque déjà comme une alternative à la dispensation à l’unité dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance. « L'annonce récente du gouvernement va permettre d'aller dans le même sens », estime le président de l’USPO. Selon lui, les recommandations qui devraient bientôt être émises permettront d’adapter la posologie et la durée du traitement. « Il reviendra donc aux médecins d’adapter leur prescription et aux industriels de revoir leurs conditionnements en conséquence, et non aux pharmaciens de le faire en dispensant comprimé par comprimé », déclare Gilles Bonnefond.
Cette avancée dans l’exercice officinal réclame cependant quelques précisions, selon le syndicat. Ainsi, il convient de déterminer si le test est pris en charge quand il est pratiqué à l’initiative du pharmacien. De même, le pharmacien sera-t-il rémunéré pour le temps passé ? « Il faudra trouver un modèle économique sachant que le TROD fera économiser des dépenses en antibiotiques à l’assurance-maladie. Rappelons que 80 % des angines sont d’origine virale », insiste Gilles Bonnefond. Enfin, il faudra déterminer dans quelles conditions ces tests seront remis au pharmacien. « Seront-ils gratuits comme ils le sont pour les médecins ? », s’interroge le président de l’USPO.
Afin d’illustrer le rôle majeur que peut jouer le pharmacien dans le dépistage de l’angine, Gilles Bonnefond expose les résultats obtenus par une expérimentation des TROD angine par 600 pharmaciens d’Ile-de-France. « Il s’avère que dans les cas où le TROD déterminait l’origine bactérienne de l’angine, 100 % des enfants orientés vers le médecin revenaient à l’officine munis d’une prescription. Pour les adultes, ce taux atteignait 95 %. Cela prouve que le pharmacien est en capacité de convaincre le patient de consulter un médecin », se félicite le président de l'USPO.
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