« LES GÉNÉRIQUES, ça devrait être systématique ! » Avec ce slogan inspiré de la célèbre campagne pour les antibiotiques, les laboratoires de médicaments génériques espèrent marquer les esprits et rétablir une bonne communication autour de leurs produits. « Les médicaments génériques ont subi de nombreuses campagnes de dénigrement en 2012, rappelle Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du GEMME (Générique même médicament). Elles ont contribué à établir une suspicion autour de ces produits. De plus, la mesure tiers payant contre génériques, mise en place l’été dernier, a créé des tensions entre les pharmaciens et les patients. Cette mesure aurait dû être accompagnée d’une campagne d’information afin d’être mieux comprise et acceptée », estime-t-elle. Les rapports de l’Académie de pharmacie, de l’Agence du médicament (ANSM) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), préconisaient une campagne d’information afin de rétablir certaines vérités sur le générique. De son côté, le GEMME réclame depuis longtemps une grande campagne institutionnelle sur le sujet. Il s’était jusqu’à présent refusé à communiquer lui-même, afin d’éviter d’éventuelles accusations de conflit d’intérêt. Néanmoins, ne voyant rien venir, les industriels ont décidé de prendre les choses en main. Le projet de campagne de sensibilisation a fédéré les membres du GEMME ainsi que le Laboratoire Mylan.
Ton humoristique.
À partir du lundi 14 janvier, et pendant trois semaines, des annonces presses seront ainsi publiées dans la presse nationale et régionale, quotidienne et magazine, ainsi que dans la presse professionnelle, médicale et pharmaceutique. Une campagne d’affichage sera également menée dans les transports franciliens. Six messages radio, présentés sous forme de micros-trottoirs, seront diffusés sur RMC, France inter, NRJ et RTL, à différents créneaux horaires. Enfin, des sites Internet, comme auféminin.com ou les sites du « Figaro » et de « Paris Match », par exemple, reprendront aussi la communication. La campagne cible aussi bien les institutionnels que le grand public et les professionnels de santé. Le ton employé est humoristique, afin d’interpeller le lecteur ou l’auditeur et de l’amener à réfléchir sur des slogans comme : « Médicaments d’origine et médicaments génériques c’est bonnet blanc et blanc bonnet », « Aucune maladie ne fait la différence entre médicament générique et médicament d’origine » ou encore « les génériques, un petit pas pour nos habitudes, un grand pas pour la santé publique ».
Les messages de la campagne tournent autour de l’équivalence entre médicament générique et médicament d’origine, en termes de traitement, d’origine des matières premières ou encore de contrôles qualité. « L’objectif est de rétablir la confiance dans le générique, explique Catherine Bourrienne-Bautista. Il s’agit de faire comprendre au patient que c’est un médicament à part entière, avec les mêmes critères de qualité et de contrôle. Nous espérons que les pharmaciens pourront relayer le message et que cela deviendra un sujet de dialogue au comptoir. » Un suivi sera effectué après la fin de la campagne, notamment auprès des officines, afin d’en mesurer l’impact.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %