Stockage de traitements des maladies chroniques, baisse brutale des délivrances de vaccins, explosion des prescriptions d'hydroxychloroquine… tels sont les enseignements principaux de l'étude Epi-Phare sur les comportements de consommation des Français en médicaments dans le contexte du Covid-19.
Cette étude de pharmaco-épidémiologie menée par un groupement d'intérêt scientifique constitué par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) permet de dégager deux tendances majeures. Tout d'abord, « un phénomène de stockage pour les traitements de pathologies chroniques au cours des deux premières semaines de confinement », mais aussi « une très forte diminution des délivrances de produits nécessitant une administration par un professionnel de santé, notamment les vaccins ». Entre le 16 et le 29 mars (semaines 12 et 13), une très forte croissance des délivrances de médicaments en pharmacie a en effet été observée. Ainsi, plus d'un million de patients se sont rendus en pharmacie pour la délivrance d’un antihypertenseur durant cette période. Une augmentation des délivrances encore plus sensible lors de la première semaine du confinement, en particulier pour les antirétroviraux VIH (+ 32 %), les antiépileptiques (+ 25 %), les produits à base de lévothyroxine (+ 41 %) et les traitements des maladies obstructives respiratoires (+ 46 %). Progression moins importante pour les médicaments des troubles mentaux (+ 22 % pour les antidépresseurs et les antipsychotiques en semaine 13). En revanche, la contraception orale a, elle, fait l’objet d’une nette augmentation (+ 45,3 % en semaine 12).
A contrario, les délivrances de médicaments dont l’administration nécessite le recours à un professionnel de santé ont baissé en semaines 12 et 13. Une baisse de 50 à 70 % est signalée pour les vaccins anti HPV, le ROR et les vaccins antitétaniques et une diminution de 23 % pour les vaccins penta/hexavalents des nourrissons.
L'étude d'Epi-Phare a enfin évalué la consommation des médicaments en lien avec le Covid-19. Un million et demi de personnes se sont vues délivrer du paracétamol en semaines 12 et 13. Les délivrances d’AINS ont sans surprise connu une forte baisse en semaine 13 (- 60 %). Le nombre de personnes avec délivrance sur ordonnance de chloroquine ou d'hydroxychloroquine a fortement augmenté. Pour Plaquenil, une progression graduelle est observée (+ 21 % en semaine 10, + 70 % en semaine 12, + 145 % en semaine 13).
Des résultats complémentaires, qui porteront sur les trois premières semaines d'avril, seront communiqués début mai par Epi-Phare.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %