Immunothérapie et probiotiques

Développer l’immunisation autrement

Publié le 30/04/2012

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Les solutions pour renforcer les défenses immunitaires bénéficient d’une recherche active. Probiotiques en tête, les « boosters » de l’immunité sont de plus en plus sollicités pour barrer la route aux agents pathogènes.

Le rôle modulateur de certaines souches de lactobacilles sur la réponse immunitaire a été mis en...
Crédit photo : BSIP

C’EST UN PEU comme si une armée de renfort intervenait sur le champ de bataille et redonnait force et courage pour repousser l’assaillant. La stimulation des défenses immunitaires a pour objectif de limiter la survenue des épisodes infectieux et d’accélérer le délai de guérison. Ces dernières années ont été marquées par la multiplication des produits visant à renforcer les défenses de l’organisme. Ces compléments alimentaires associent le plus souvent des probiotiques, des plantes (échinacée), des vitamines et des minéraux (Bion 3, Immunostim, Lactibiane, Alvityl Défenses, etc.). L’homéopathie est également utilisée pour préparer ou renforcer le terrain aux attaques virales saisonnières.

Le point sur les probiotiques.

Quel crédit accorder à ces produits ? Le cas particulier des probiotiques intrigue les scientifiques et de nombreuses études sont menées pour démontrer et comprendre leur mode d’action. Celles-ci ont ainsi mis en évidence le rôle modulateur de certaines souches de lactobacilles (Lactobacillus rhamnosus GG) et de bifidobactéries sur la réponse immunitaire, induisant une stimulation de la phagocytose. Selon un rapport de l’ex-AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) intitulé « Effets des probiotiques et prébiotiques sur la flore et l’immunité de l’homme adulte », les probiotiques provoqueraient une stimulation de la sécrétion de certains marqueurs immunologiques, dont les cytokines. Cependant, ces études réalisées in vitro ne suffisent pas aujourd’hui à confirmer l’impact réel des probiotiques sur la santé, notamment dans la prévention des infections.

Ne pas semer la confusion.

Quelle que soit l’efficacité de ces produits pour stimuler l’immunisation, ils ne doivent pas remplacer les vaccins dans l’esprit des patients. Lors de la pandémie grippale de 2009, l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) avait d’ailleurs souligné le risque de confusion entre le vaccin grippal et les médicaments homéopathiques Influenzinum, rappelant qu’un « vaccin est un médicament immunologique administré en vue de renforcer et d’accélérer les mécanismes de défense spécifiques face à un ou plusieurs micro-organismes déterminés (virus ou bactéries) ». En revanche, les uns et les autres apparaissent complémentaires. En effet, si les vaccins visent à protéger contre des maladies ciblées et potentiellement graves, les probiotiques ou autres « boosters » de l’immunité permettent une protection plus large contre les affections saisonnières bénignes. En outre, certaines études ont montré que l’administration de probiotiques lors de la vaccination (en particulier la vaccination contre les rotavirus) augmenterait la réponse immunitaire de l’organisme à ces vaccins.

› DAVID PAITRAUD