Le dernier baromètre des prix des médicaments vendus sans ordonnance, publié par Familles rurales, montre une augmentation. Une « situation anormale », estime le président de l’association de défense des consommateurs, Dominique Marnier, puisque « l’autorisation de proposer certains médicaments en libre accès devait, selon le ministère de la Santé, offrir des prix publics concurrentiels et améliorer le pouvoir d’achat des citoyens ».
Les prix des 14 produits * fréquemment utilisés par les familles, et qui ont été relevés dans 41 pharmacies physiques réparties sur 22 départements et 53 sites Internet correspondant à 30 départements, enregistrent ainsi une augmentation moyenne de l’ordre de 4 % depuis la mise en place de cet observatoire, en 2010. Et l’autorisation accordée en 2013 de vendre en ligne les médicaments délivrés sans ordonnance n’y a rien changé. « Bien que les prix pratiqués en ligne soient en majorité inférieurs à ceux en vigueur dans les pharmacies physiques, les médicaments ne sont pas forcément moins chers en raison des frais de port et de grandes disparités de prix entre les sites », constate Nadia Ziane, responsable du pôle représentation-défense des familles et territoires.
Un constat à relativiser
Selon Laétitia Hible, présidente de Giphar, « ce constat doit être relativisé car le taux de TVA est passé de 5 % à 7 %, puis à 10 % ». Une évolution qui suffirait donc à justifier l’augmentation constatée par Familles Rurales. Mais pour l’officinale de Saint-Pantaléon-de-l’Arche (Corrèze) la liste des produits composant cet observatoire présente surtout l’inconvénient de ne pas prendre en compte le rôle même du pharmacien qui est a priori capable de proposer un autre produit équivalent à celui demandé par le client. « II serait préférable que cette liste porte sur des molécules plutôt que sur des marques spécifiques car les produits génériques sont nettement moins chers. » Sans oublier les marques de distributeurs qui sont proposées par les groupements à des tarifs généralement beaucoup plus intéressants que ceux retenus par l’observatoire.
Reste que l’édition 2015 de cet observatoire a mis en avant un certain nombre de manquements par rapport aux recommandations de bonnes conduites des sites en ligne, tel que l’absence du logo européen attestant de l’agrément de la pharmacie et de mention des liens hypertextes aux trois sites officiels : ANSM, ARS, CNOP. « Il est inquiétant que le questionnaire que devrait remplir tout acheteur avant la validation de la commande ne soit pas prévu par un tiers des sites audités », déplore encore le président de Familles Rurales. Autant de dysfonctionnements qui seront évoqués dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Santé pour demander l’instauration de sanctions à l’encontre des contrevenants.
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