COMME la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’avait expliqué lors du dernier salon Pharmagora, les prix ne figureront plus sur les boîtes des spécialités remboursables, mais seront répertoriés sur une base de données gérée par le CEPS* (« le Quotidien » du 11 avril). Finie également la mention du taux de remboursement sur les emballages. « Nous prenons acte d’une décision politique », indique Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui rappelle cependant l’opposition de son organisation à la disparition du prix de la vignette. Ce qui le met particulièrement « en colère », ce sont les autres mesures qui accompagnent cette décision. En effet, le projet de l’IGAS envisage également une amélioration de la lisibilité du ticket Vitale imprimé au dos des ordonnances. Mais surtout, il prévoit l’édition par les pharmaciens d’un plan de posologies et leur inscription sur chacune des boîtes dispensées. « Certes, cela contribue à améliorer la santé publique, mais cela va nous rajouter une quantité de travail considérable », déplore Philippe Gaertner. De plus, le président de la FSPF craint que l’on demande aussi aux officinaux d’apposer les prix qui auront disparu des boîtes. « On nous dit que nous n’aurons pas à le faire, mais je reste sceptique sur la position d’autres ministères », explique-t-il.
Très remontée contre la remise en cause de la vignette, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) estime également que cette mesure imposera des contraintes très fortes pour l’officine qui, selon elle, se chiffreront par dizaines de millions d’euros. Alors que, dans le même temps, elle « permettra à l’industrie pharmaceutique de réaliser une économie de 150 millions d’euros ». Pour le syndicat présidé par Françoise Daligault, cette suppression « risque de compliquer les relations entre les pharmaciens et leurs patients » et de créer « des disparités entre médicaments prescrits et non prescrits ». « Nous sommes très mécontents, lance à son tour Gilles Bonnefond. La disparition du prix et du taux de remboursement sert uniquement l’industrie pharmaceutique. Elle nous met en porte-à-faux pour les écoulements de stock en cas de changement de prix. » Et aujourd’hui, insiste le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), aucune solution n’a été trouvée. Cependant, l’UNPF affirme avoir d’ores et déjà obtenu un schéma simplifié en cas de modification de prix. Une bonne chose car, afin d’assurer une neutralité financière pour les officinaux, les inspecteurs avaient imaginé une procédure de changement progressive des tarifs, par paliers, qui semblait excessivement compliquée à mettre en œuvre. Quoi qu’il en soit, tout ne semble pas encore tout à fait calé, et la date du 1er juillet, initialement fixée pour la fin de la vignette, semble compromise, estime Gilles Bonnefond.
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