LES ATTAQUES contre les génériques ne sont pas nouvelles. Habituellement pointés pour leurs excipients différents et susceptibles d’être plus dangereux que ceux contenus dans les princeps, ces médicaments sont souvent accusés d’être moins efficaces ou de contenir des matières premières de moins bonne qualité. Après une légère accalmie, un récent rapport de l’Académie de médecine a, de nouveau, jeté de l’huile sur le feu. Avec toujours la même rengaine sur la qualité et l’efficacité des génériques. Ces attaques ne sont jamais le fruit du hasard, comme l’explique au « Quotidien » le président du Gemme, Pascal Brière (voir ci-dessous) et surgissent généralement au moment d’échéances brevetaires importantes. L’association qui regroupe la plupart des fabricants de génériques, a d’ailleurs décidé de réagir à ce rapport en répondant point par point aux attaques dans un document disponible sur son site internet (www.medicamentsgeneriques.info). Bien sûr, face à cette nouvelle campagne de dénigrement, les officinaux sont également montés au créneau pour défendre ces produits qu’ils délivrent tous les jours à leurs patients. Le Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO) a ainsi lancé fin mars une opération d’affichage dans les officines « afin de remettre le générique à sa juste place ». Les syndicats d’officinaux se mobilisent également. Invité de l’émission de Paul Amar, « Revu et corrigé », sur France 5, Gilles Bonnefond prend le contre-pied et affirme que les génériques sont souvent des formes plus modernes que les princeps eux-mêmes, les chaînes de fabrication des génériques étant généralement plus récentes. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ajoute : « Le plus gros consommateur de génériques en France est l’hôpital. Y a-t-il pour autant des problèmes ? » Imparable. Tout récemment, l’Académie de pharmacie s’est à son tour invitée dans le débat. Dans un avis, l’instance tranche : la qualité et l’efficacité des génériques sont identiques à celles des princeps ; leur bioéquivalence est prouvée ; ils ne présentent ni plus ni moins d’effets indésirables ou de réactions « allergiques » que les médicaments de référence. Dans ce moment de trouble, le générique s’est également trouvé un soutien de taille en la personne du Pr Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, ex-AFSSAPS). Pour lui, il n’y a pas de doute à avoir, les génériques sont des médicaments qui, en tant que tels, sont examinés et contrôlés avec la même rigueur que les princeps. Et ce n’est pas parce que les génériques sont 40 % moins chers que ce sont des médicaments au rabais, ni en qualité, ni en sécurité. « Je suis préoccupé par ces messages permanents de remise en question du générique alors même que la France n’en utilise pas suffisamment, confie Dominique Maraninchi. Ces campagnes sont nuisibles à l’usage des génériques à grande échelle. » Et aux comptes de la Sécu. Car n’oublions pas qu’un point de substitution ne représente pas moins de 19 millions d’euros d’économies pour la collectivité. Sûrs et moins chers, on ne voit vraiment pas pourquoi les patients devraient s’en priver !
Rumeurs et dénigrements
Le générique contre-attaque
Publié le 24/05/2012
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Efficacité, sécurité, qualité : tout fait défaut chez les génériques, à en croire les différentes campagnes de dénigrement. Pourtant, la vérité semble tout autre, selon les autorités sanitaires qui s’inquiètent de ces incessantes remises en cause. Alors, à qui profite le crime ? Difficile de répondre à cette question, mais force est de constater que ces campagnes surviennent généralement lorsque des brevets importants arrivent à échéance.
La qualité et l’efficacité des génériques sont reconnues par l’Agence du médicament et l’Académie...
Crédit photo : S. toubon
C. M.
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2924
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