« 2008 est historiquement l’année la plus difficile que le circuit officine a connue », annonce d’emblée Pascal Voisin, directeur Consumer Health d’IMS France, dans sa présentation du bilan 2008 pour l’automédication, organisé par l’AFIPA*, et dont « Le Quotidien » vous a révélé les principales tendances dans son édition de jeudi dernier. Rappelons que les ventes en pharmacie, tous produits confondus, ont chuté de 3,5 % en unités et de 0,02 % en chiffre d’affaires. La part des médicaments a reculé en valeur et en volume, face à des produits sans AMM (dermocosmétique, nutraceutique, etc.) qui sont de moins en moins dynamiques, mais qui progressent néanmoins en parts de marché. Des nouvelles peu réjouissantes, sauf pour l’automédication*, qui affiche une croissance positive de 2,5 % en volume (versus 4,1 % en 2007), soit 426,8 millions d’unités, et de 2,7 % en valeur, soit un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros.
Constitué de 27 classes thérapeutiques, le marché de l’automédication est tiré vers le haut par le segment des voies respiratoires, un habitué de la première place qui cède quelques parts de marché (26 % contre 27 % un an plus tôt) aux antalgiques et aux veinotoniques. La domination des antalgiques est très nette lorsqu’on observe le seul marché de l’automédication semi-éthique (remboursable non prescrit) puisqu’ils occupent 50 % des parts de marché en valeur et 64 % en volume. Pascal Voisin note en particulier le succès de Doliprane, Efferalgan, Dafalgan, Paracétamol Merck et, plus généralement, des présentations de paracétamol à 1 g. Largement leader de ce marché limité au semi-éthique, cette classe est suivie par les produits de dermatologie, grâce aux bons résultats de Biafine ou Biseptine, des produits des voies digestives (Gaviscon et Smecta creusent l’écart), et des médicaments des voies respiratoires (Toplexil, Hélicidine, Biocalyptol).
C’est néanmoins le marché de l’OTC strict qui affiche la plus belle progression : +3,4 % en volume et +4 % en valeur. Une évolution à mettre sur le compte des veinotoniques, puisque les mêmes calculs ne les incluant pas font état d’une baisse de 0,5 % en volume et d’une stagnation en valeur.
Forte notoriété.
« À noter que les veinotoniques déremboursés continuent à bénéficier d’une part plus importante d’achat sur prescription que d’automédication, le ratio est actuellement de 60/40, mais les deux courbes devraient se croiser courant 2009 », précise Pascal Voisin.
Le marché de l’OTC strict fait la part belle aux produits des voies respiratoires grâce à Fervex, Oscillococcinum, Bronchokod, Humex Rhume, Drill, Fluimucil, Dolirhume Pro. La classe des voies digestives se maintient, avec Citrate de Bétaïne UPSA, Imodium, etc., tandis que celle des antalgiques s’appuie fortement sur Nurofen, Spedifen et les présentations d’ibuprofène à 400 mg. Ces trois premières classes, associées à la dermatologie et la circulation, représentent 75 à 80 % du marché de l’OTC strict.
« Il faut noter le succès particulier des marques de forte notoriété qui présentent une offre large ou une marque ombrelle et qui investissent auprès des pharmaciens et des patients consommateurs », indique Pascal Voisin.
« Ces éléments nous laissent entrevoir une année 2009 à tendance positive puisque nous devrions pouvoir continuer à construire sur les mêmes bases. Même si nous sommes encore loin des autres marchés européens, notre potentiel de développement est réel. À nous industriels, de proposer demain des produits encore plus pertinents pour le consommateur », souligne Vincent Cotard, président de l’AFIPA. D’autant que les premières tendances (chiffres de janvier 2009 versus janvier 2008) pour l’exercice en cours affichent une croissance de 6 à 7 %. À suivre.
*Selon le vocabulaire adopté par IMS, le marché de l’automédication comprend l’ensemble des médicaments de prescription médicale facultative (PMF) non prescrits. Ce marché est constitué de produits semi-éthiques (PMF remboursables) et de produits d’OTC strict (PMF non remboursables).
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