LE CALENDRIER vaccinal nouveau est arrivé, en même temps que débutait la Semaine européenne de la vaccination.
L’une des particularités du cru 2009 est l’extension de la vaccination contre l’hépatite A aux enfants, à partir de 1 an, nés de famille dont l’un des membres au moins est originaire d’un pays de haute endémicité et qui sont susceptibles d’y séjourner. « Les recommandations visent à limiter l’importation de virus en provenance des pays de haute incidence en vaccinant les enfants originaires des pays de haute endémicité et susceptibles d’y retourner », explique le ministère de la Santé. Afin de limiter la propagation du virus de l’hépatite A, le nouveau calendrier préconise également de vacciner autour d’un cas en milieu familial et dans les communautés vivant dans des conditions d’hygiène précaires.
En ce qui concerne l’hépatite B, la période de rattrapage de la vaccination est prolongée jusqu’à 15 ans révolus, avec possibilité d’utiliser entre 11 et 15 ans un schéma vaccinal simplifié à deux doses espacées de six mois. L’objectif : améliorer une couverture vaccinale préoccupante, explique le Pr Daniel Floret, président du comité technique des vaccinations (CTV).
Autre nouveauté pour 2009, la simplification du schéma de vaccination contre le pneumocoque. Une dose a en effet été supprimée en primovaccination chez les nourrissons. Pour le vaccin conjugué heptavalent, le schéma classique à trois doses est ainsi remplacé par un schéma comportant deux injections réalisées aux âges de 2 et 4 mois, suivi d’un rappel à l’âge de 12 mois.
Enfin, les jeunes filles devant bénéficier d’une greffe pourront se voir proposer un vaccin contre les infections à papillomavirus humains (HPV) avant l’âge normalement requis de 14 ans.
Éradiquer la rougeole.
Au-delà de ces nouvelles recommandations, les autorités sanitaires ont choisi cette année de mettre l’accent sur la vaccination contre la rougeole. « L’actualité récente a rappelé que cette maladie infectieuse peut être mortelle et qu’elle n’appartient pas au passé, contrairement aux idées reçues », explique le ministère de la Santé. L’année 2008 a en effet été marquée par une très forte résurgence de cette maladie. « Alors qu’elle semblait avoir disparu (une quarantaine de cas déclarés en 2006 et 2007), près de 600 cas ont été notifiés en 2008 ce qui, compte tenu du non-respect de l’obligation à déclarer, laisse à penser que plusieurs milliers de cas sont survenus », s’inquiète le Pr Floret dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire ». Et pour le président du Comité technique des vaccinations, la poussée épidémique qui s’est accélérée à la fin de l’an dernier se poursuit actuellement. Aujourd’hui, aucune région n’est épargnée. « La rougeole n’est plus une maladie du jeune enfant », poursuit Daniel Floret. Un tiers des cas déclarés concerne des plus de 15 ans. D’autres cas ont également été observés chez des nourrissons de 3 à 9 mois. Quasiment à chaque fois, les malades n’étaient pas vaccinés ou n’avaient reçu qu’une dose. « En dépit de la gratuité de la vaccination et des nombreuses campagnes d’incitation, la couverture vaccinale permettant l’élimination de la maladie (95 % pour les deux doses) est loin d’être obtenue », souligne le Pr Floret. Il ajoute : « Nous avons accumulé durant ces 25 années un réservoir de plusieurs centaines de milliers (voire davantage) de sujets qui ont échappé à la fois à la vaccination et à la maladie. Ces personnes risquent maintenant de présenter la rougeole à un âge où le risque de complications est élevé ».
Pour les autorités sanitaires, l’enjeu consiste donc à arrêter la propagation du virus en augmentant le taux de couverture vaccinale, notamment celui des nourrissons à l’âge de deux ans qui plafonne aujourd’hui à environ 87 %. Pour Daniel Floret, l’urgence est également de réduire le réservoir des réceptifs par le rattrapage des sujets non vaccinés. Les officinaux ont manifestement un rôle à jouer dans le relais de cette information.
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