Un groupement se doit d’être en permanence à l’avant-garde afin de pouvoir permettre des services innovants à ses adhérents. A fortiori pendant cette période de crise sanitaire. Dans ce contexte, il est en effet difficile de faire l’impasse sur le service de téléconsultation, relève Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) faisant référence à l’essor spectaculaire que connaît depuis le début de l'épidémie de Covid-19.
Pour autant, si cette solution moderne destinée à pallier les conséquences de la désertification médicale est un service que le pharmacien se doit d’apporter, elle ne repose pas sur un modèle économique viable, de l'avis de Laurent Filoche. Il est selon lui du ressort des groupements d’avertir leurs adhérents de cette réalité et de les informer sur les différents dispositifs. « Nous devons être à la recherche de solutions pérennes et économiquement viables », déclare le président de l’UDGPO, car, rappelle-t-il, « le premier rôle d’un groupement est de soutenir l’économie officinale ».
Aussi pour Laurent Filoche, ce n’est qu’en intégrant des solutions internes à la téléconsultation, que cet outil aura plus d’impact et deviendra intéressant économiquement. « Il faut éviter que l'usage de la téléconsultation entrant dans les habitudes des Français, les ordonnances ne se dispersent, ou même se concentrent sur des pharmacies spécialisées en téléconsultation », expose-t-il ajoutant qu'aujourd'hui 90 % des patients recourant à la téléconsultation le font depuis leur smartphone. Il s'agit en l'occurrence, explique le président de l’UDGPO, de lier ces patients à leur pharmacie d'origine qu’elle propose ou non la téléconsultation dans ses murs. Le système appliqué par quatre groupements membres de l'UDGPO consiste à mettre à disposition des patients un QR code unique à chaque officine qui permet de télécharger l'application de téléconsultation. Ce système garantit ainsi que l'ordonnance sera transmise de manière préférentielle à la pharmacie où le patient a flashé le QR Code.
Il est évident, souligne Laurent Filoche, qu’un pharmacien isolé sera dans l’incapacité de développer cet outil. La mise en commun de cette solution pour l’ensemble des adhérents permet d’obtenir des économies d’échelle, voire de rendre cette application gratuite. On peut alors imaginer qu'elle fasse partie du package d’adhésion, comme cela est déjà le cas pour certains groupements.