Selon les résultats de l’étude SPRINT présenté lundi au congrès de la société américaine de cardiologie (AHA), il est possible de réduire la mortalité cardio-vasculaire des patients hypertendus en visant une cible tensionnelle de 120 mm Hg de pression systolique, au lieu des 140 mm Hg généralement préconisés chez les patients hypertendus non diabétiques, n’ayant pas de risque cardiovasculaire élevé ou très élevé ou n’ayant pas de pathologie associée.
Les chercheurs du groupe SPRINT ont recruté 9 361 patients non diabétiques ayant une pression systolique d’au moins 130 mm Hg répartis entre un groupe « 120 mm Hg » et un groupe « 140 mm Hg ». Au bout de 3,26 ans de suivi, le risque de d’incident cardio-vasculaire (infarctus, AVC, insuffisance cardiaque, décès cardiovasculaire) était de 1,65 % par an dans le groupe 120 mm Hg contre 2,19 % dans le groupe 140 mm Hg, soit une réduction de 25 % de risque de survenue du premier événement. La mortalité toutes cause avait également significativement diminué de 27 % malgré un risque plus élevé d’insuffisance rénale dans le groupe chez qui la cible tensionnelle était la plus basse.
« Ces résultats sont inévitablement à comparer avec les résultats de l’essai ACCORD qui n’était pas parvenu à démontrer le bénéfice d’une cible tensionnelle de 120 mm Hg », estiment les auteurs qui soulignent les différences entre les deux travaux : « ACCORD était moitié plus petite que SPRINT, et n’incluait que des patients diabétiques », poursuivent-ils. Ils expliquent en outre qu’ACCORD était conçue de telle manière que les patients bénéficient d’un contrôle glycémique et lipidique strict, ce qui a pu réduire l’impact du contrôle tensionnel.
Injection d’ARNi
Autre communication importante : les résultats préliminaires d’un nouveau traitement de la dyslipidémie basée sur l’injection d’ARNi, perturbant la production de PCSK9.
Cette protéine chargée de recycler les récepteurs du LDL-cholestérol est déjà la cible par les anticorps monoclonaux alirocumab (Praluent) et évolocumab (Repatha) arrivé cette année sur le marché. Dans une étude de phase I, une injection d’ARNi toutes les 2 à 4 semaines réduisait de 59,3 % le taux sanguin de LDL-cholestérol chez les 42 patients de l’étude. Ces réductions étaient « comparables à celles obtenus avec les derniers anti PCSK9 » a expliqué le Dr Michael Blazing de l’institut de recherche clinique de Duke (Durham, États-Unis) lors de la présentation des résultats. Les auteurs s’interrogent maintenant sur la fréquence et la dose des injections à expérimenter lors des essais de phase II. « Une injection bisannuelle, pourrait être une bonne solution, estime le Dr Kevin Fitzgerald, le laboratoire britannique d’Alnylam Pharmaceuticals, dans la mesure où cela correspond à la fréquence à laquelle les médecins reçoivent leurs patients hypertendus. »
Enfin, les médecins de l’hôpital général israélite de Montréal ont montré qu’ils parvenaient de bons résultats en « profitant » de l’hospitalisation de patient suite à un infarctus du myocarde pour commencer une prescription de varenicline (Champix) en vue d’un arrêt du tabac.
Au bout de 6 mois, ils observaient que 47,3 % des patients sous varenicline maintenant une abstinence validée par la mesure du monoxyde de carbone dans l’air expiré contre 32,5 % de ceux placés sous placebo.