C’est sans doute l’un des effets les plus inattendus de la crise sanitaire. Le numérique a réalisé un bond formidable durant l’épidémie, et tout particulièrement pendant la période de confinement, insufflant à la téléconsultation l’élan qui lui manquait jusqu’alors. Les groupements positionnés sur ce nouveau service officinal, bien avant le Covid-19, sont les premiers acteurs de cette dynamique.
Nouvel avatar de la pharmacie 3.0, la téléconsultation fait son entrée en force à l'officine à travers la gestion du Covid-19. Car les pharmaciens ne peuvent rester étrangers à toute forme de télémédecine, phénomène en pleine explosion depuis le début de la crise sanitaire. Dans les échanges numériques qui s'instaurent entre patients et médecins par le truchement du pharmacien, les groupements ont, eux aussi, un nouveau rôle d'interface à jouer. Et un défi de plus à relever pour identifier des solutions adaptées à l'exercice professionnel de leurs adhérents.
L'enjeu est double puisqu'il revient aux groupements de trouver des dispositifs ergonomiques pour les patients et les équipes officinales, alors qu'il leur faut en même temps garantir à leurs adhérents un accès constant et rapide à des ressources médicales compétentes et disponibles. Toutefois la généralisation de cet usage questionne, tant le modèle économique de cette nouvelle activité reste fragile. Sauf à envisager la téléconsultation comme une nouvelle porte d'entrée vers l'officine, génératrice de flux de patients supplémentaires, et de nouveaux services. Voire comme support des futures missions du pharmacien, tels le télésoin ou la dispensation à domicile.
De l’implication du groupement dans l’accompagnement de ses adhérents ainsi que de sa capacité à proposer un modèle abouti dépendra sa capacité à dégager des éléments différenciants sur un marché des groupements de plus en plus concurrentiel.