C'est une histoire qui commence par de multiples échecs et finit en succès. Celle d'une patiente atteinte d'un carcinome épidermoïde des fosses nasales et traitée en 2013 par radiothérapie et chimiothérapie. La réduction de la tumeur est obtenue, mais au prix d'une béance anatomique aussi inesthétique qu'inconfortable. Quatre années durant, la patiente vit donc sans nez, confrontée à des échecs de reconstruction nasale par greffe de lambeaux de peau et à une difficulté à supporter le port d’une prothèse faciale. C'est alors que l’Institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole et les équipes de chirurgie ORL et cervico-faciale du CHU de Toulouse s'en mêlent. Leur idée ? Combiner l'expertise des biomatériaux de la société Cerhum à l'impression 3D et à une technique d'implantation sur le corps de la patiente. Le nez de la patiente a d'abord été modélisé sur la base de vues 3D obtenues avant le traitement anticancéreux. Puis le « faux nez » en biomatériau a été implanté dans un premier temps sur l'avant-bras de la patiente. En septembre 2022, deux mois après la mise en nourrice, la colonisation du dispositif médical est apparue complète. Le dispositif - biomatériau recouvert de peau -, a ainsi pu être transplanté au niveau de la région nasale et revascularisé avec succès à l’aide de la microchirurgie par anastomoses (création d’une connexion entre vaisseaux sanguins) des vaisseaux de la peau du bras sur des vaisseaux de la tempe de la patiente.
Après dix jours d’hospitalisation et trois semaines d’antibiotiques, la patiente se porte très bien. S'il ne s'agit pas véritablement d'une première, ce type de reconstruction n’avait jusqu’alors jamais été pratiqué sur une zone aussi fragile et peu vascularisée, souligne l’Institut universitaire du cancer de Toulouse-Oncopole pour qui cette réussite « a été rendue possible grâce à la collaboration des équipes médicales avec la société Cerhum, fabricant belge de dispositifs médicaux spécialisé en reconstruction osseuse ». Hommage légitime qui salue l'association fructueuse de l'intelligence médicale à une biotechnologie de pointe.