De bon matin, des graines volent déjà à foison aux abords du bassin du Parc Floral de Paris. Difficile de dire si elles proviennent des nombreuses essences présentes dans le Parc et le Bois de Vincennes tout proche ou de la trentaine de pots disposés au bord du bassin. Huit espèces d’arbres et dix herbacées composent en effet le dernier né des seize pollinariums de France. La surveillance par la Ville de Paris des concentrations de pollens dans l’air ambiant ne date pas d’aujourd’hui. Depuis 25 ans, un capteur situé sur le toit de l’Institut Pasteur permet de scruter les mouvements de ces facteurs allergisants.
Mais ce nouveau pollinarium est un peu particulier : c'est le premier pollinarium « sentinelle » de Paris, dont la mission d’anticiper l’arrivée des grains deux à trois semaines avant leur diffusion dans le centre-ville. Chaque jour, des jardiniers du parc tapotent les inflorescences des charmes, bouleaux, platanes, aulnes et autres noisetiers, avec pour mission de récolter les données qui seront transmises avant midi à une interface numérique. Le message sera ensuite envoyé en fin de journée à tous les abonnés de la lettre www.alertepollens.org.
Le noisetier est le premier arbre à émettre ses pollens dans l’année, tandis que le charme, peu émetteur en règle générale, présente des pics tous les cinq à dix ans, engendrant, pendant ces périodes, un risque allergisant important.
Le but du dispositif est d’aider les Parisiens à se traiter pour diminuer les symptômes. Et à identifier les pollens auxquels ils sont allergiques afin de mieux cibler les traitements et leur durée.