La guerre en Ukraine, et de manière plus générale, les tensions sur l’échiquier politique international, font redouter plus que jamais les conséquences d’une escalade nucléaire. La menace est prise assez au sérieux par les États-Unis pour justifier l’élaboration d’un nouvel antidote.
42 volontaires, âgés de 18 à 65 ans, répartis dans sept groupes de six personnes, vont participer à un essai clinique sur l’efficacité de l’HOPO 14-1, un produit actif (3,4,3-LI) destiné à favoriser la chélation de cinq contaminants radioactifs, l’uranium, le neptunium le plutonium, l’américium et le curium. Le premier groupe se verra prescrire une dose de 100 mg d’HOPO 14-1 sous forme de gélule. Les autres groupes recevront des doses graduellement plus importantes, jusqu’à 7 500 mg pour le dernier groupe. Les participants seront étroitement suivis pendant les 14 jours suivant l’absorption.
Les résultats de cet essai financé par l’institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) sont attendus pour 2024. L’HOPO 14-1 suscite de nombreux espoirs. Il présente en effet des avantages par rapport aux antidotes jusqu’alors connus. Et pas seulement à cause de sa galénique facilement administrable en cas d’urgence. Les deux produits approuvés par l’agence du médicament américaine (FDA), que sont l’acide diéthylène triamine penta acétique (DTPA) et le pentétate trisodique de calcium (Ca-DTPA) sont en effet des présentations injectables à administrer sur plusieurs semaines. De plus, ces chélateurs n’agissent que sur trois radionucléides, le plutonium, l’américium et le curium. Des études préliminaires ont attesté d’une efficacité 100 fois supérieure à ces produits pour l’HOPO 14-1.