Pharmacien à Trappes, dans les Yvelines, Mustapha Larbaoui est fier d'avoir été l'un des premiers à proposer la téléconsulation dans son officine.
« Je me suis lancé en janvier 2019, j'ai essuyé les plâtres si l'on peut dire. L'idée ce n'est pas de substituer aux médecins mais d'offrir un service aux patients, c'est pour cela que j'ai souhaité le rendre gratuit. Chaque mois, environ une trentaine de téléconsultations sont réalisées dans mon officine. Cela me coûte environ 800 euros HT, c'est élevé certes mais la téléconsultation me permet d'apporter une vraie aide à la population, alors que nous sommes confrontés à Trappes au problème de la désertification médicale. Je contribue à mon niveau à limiter l'afflux de patients aux urgences. La téléconsultation me rend grandement service quand je suis par exemple confronté à un patient insistant qui dit avoir une rage de dents, veut des antibios mais n'a pas d'ordonnance. On l'installe devant l'écran, on vérifie avec l'un des médecins de la plateforme, et le pharmacien peut ensuite intervenir. Techniquement c'est très simple, j'ai la possibilité d'utiliser la carte Vitale, cela offre beaucoup d'outils d'aide au diagnostic… L'important avant tout c'est que ce service soit bien utilisé et que les patients qui en bénéficient respectent les critères établis. La téléconsultation nécessite, de plus, une organisation et une formation en interne. Depuis deux ans, les patients s'en montrent très satisfaits mais, au risque de décevoir certains, cela ne permet pas d'augmenter son chiffre d'affaires ni sa fréquentation. En tout cas ce n'est ce qui s'est passé dans mon officine car je n'ai pas voulu faire de publicité autour de cela. C'est un outil de fidélisation de la patientèle en revanche. Si je devais donner un seul conseil à mes confrères et consœurs, ce serait surtout de bien choisir son partenaire, être très précautionneux sur la manière dont on verrouille le contrat. J'ai rencontré quelques difficultés dans mon cas personnel et il me semble important de prévenir les pharmaciens sur ce point. Sur la téléconsultation, je n'ai en revanche aucun autre regret, pour moi c'est une pratique qui va dans le sens de l'histoire et est conforme à l'évolution de notre métier. »