L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) signale plusieurs cas de complications infectieuses d’issue parfois fatales chez des adultes et des enfants ayant pris des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), que ce soit sur prescription ou en automédication. Elle rappelle les règles de bon usage aux patients et aux professionnels de santé.
Sans donner davantage d’indications, l’ANSM s’alarme de plusieurs cas de complications infectieuses parfois fatales après la consommation d’AINS qui ont été rapportés en mars dernier par des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Des complications qui ont concerné des adultes comme des enfants, une utilisation aussi bien sur prescription qu’en automédication, parfois associée à la prise d’antibiotiques.
C’est pourquoi, « dans un contexte de recrudescence des infections invasives à streptocoques A », l’ANSM rappelle les règles de bon usage de ces médicaments tels que l’ibuprofène ou le kétoprofène. Parce qu’ils peuvent masquer des symptômes et conduire à un retard de diagnostic, elle insiste en particulier sur la recommandation de privilégier l’utilisation du paracétamol « en cas de douleur et/ou de fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine, une rhinopharyngite, une otite, une toux, une infection pulmonaire, une infection dentaire ou une lésion cutanée ». Elle souligne que les AINS doivent être évités en cas de varicelle, que les AINS doivent être utilisés à la plus faible dose possible et sur la durée la plus courte possible (3 jours si fièvre, 5 jours si douleurs). En conséquence, ils doivent être arrêtés dès disparition des symptômes. Une exception existe cependant : les patients traités au long cours par un AINS, par exemple pour une pathologie rhumatismale, ne doivent pas arrêter leur traitement.
L’ANSM s’adresse également aux parents en leur rappelant qu’en cas de fièvre chez l’enfant ne dépassant pas 38,5 °C, il n’est pas nécessaire de lui donner un antipyrétique. Mieux vaut lui enlever des épaisseurs de vêtements « sans le déshabiller complètement », l’installer dans une pièce fraîche et aérée (entre 18 et 20 °C) et lui donner souvent de l’eau fraîche à boire. Enfin, l’agence rappelle aux femmes enceintes que « tous les AINS sont contre-indiqués à partir du 6e mois de grossesse et leur utilisation doit se faire avec précaution avant cette période ».
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