C’est le deal conclu entre l’État et UPSA : pas de baisse de prix sur Dafalgan et Efferalgan pendant deux ans contre une relocalisation de deux médicaments essentiels. Et Doliprane ?
Le Laboratoire UPSA a conclu un accord pour le moins inédit avec le gouvernement : les baisses de prix prévues sur ses spécialités à base de paracétamol, Dafalgan et EfferalganMed, sont gelées pendant que le laboratoire se lance dans la production en France de médicaments essentiels. « En contrepartie d'un moratoire de deux ans, nous nous sommes engagés à produire à Agen à partir de 2026 deux médicaments listés par les autorités comme stratégiques et à relocaliser en priorité », a ainsi affirmé Isabelle Van Rycke, Présidente et CEO d’UPSA, au quotidien « Les Échos » le 20 novembre. La décision porterait sur la production de prégabaline et de lamotrigine qui figurent toutes deux sur la liste des médicaments essentiels fixée par les ministères de la Santé et de l’Industrie en juin 2023, mais pas au catalogue d’UPSA. UPSA n’a pas voulu confirmer mais a tenu à préciser les dessous de l’accord : « Le gouvernement nous a indiqué sa volonté de maintenir le prix du paracétamol sans compensation. Cela s’inscrit dans la volonté et l'exigence de l’État d'assurer la souveraineté sanitaire de la France en relocalisant la chaîne de valeur de plusieurs médicaments, dont le paracétamol, comme c'est progressivement le cas depuis 2020. Il s'agit donc d'un signal positif qui nous permet d'investir dans la production de nouvelles molécules en France. » L’État ayant intérêt à garder une fabrication française et UPSA visant une augmentation de ses capacités de production.
Pour Sanofi, qui n’a pas eu ce type d’échanges, « le traitement est identique pour toutes les spécialités à base de paracétamol », répond-on au « Quotidien du pharmacien ». Pas de baisse de prix donc pour Doliprane. Le leader des ventes de paracétamol devient indirectement gagnant dans l’affaire, profitant de ce nouveau moratoire. Car le gel des prix convenu en 2021 en contrepartie de la relocalisation en France de la production de paracétamol UPSA et Sanofi via l’usine de Seqens à Roussillon (Isère), arrivait à son terme le 1er janvier 2025. Les premières unités de paracétamol made in France devaient initialement être produites en 2023. Elles devraient finalement être libérées dans deux ans, en 2026…
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