L’obligation de développement professionnel continu (DPC) triennale s’achève à la fin de l’année 2019. 55 % des pharmaciens ont déjà rempli cette obligation, selon un bilan de l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC). Les 45 % restants doivent remplir cet objectif avant fin 2019.
Néanmoins, la profession fait figure de bon élève dans ce domaine. Avec les biologistes, les pharmaciens sont en effet ceux qui ont le mieux rempli leur objectif de formation (respectivement 58 % et 55 % ont déjà rempli leur obligation triennale). Ils sont suivis par les infirmiers (40 % ont rempli leur obligation triennale), les orthophonistes (35 %), les sages-femmes (39 %), les médecins (38 %), les kinésithérapeutes, (30 %), puis les pédicures-podologues (28 %) et les orthoptistes (26 %). Enfin, loin derrière, on retrouve les chirurgiens-dentistes, qui ne sont que 14 % à avoir rempli leur obligation de formation triennale.
Une ruée sur les formations ?
Face à ce constat, on peut s’attendre à un afflux des demandes de formations validant pour le DPC durant l‘année 2019. De plus, les pharmaciens pourraient être encore plus nombreux à solliciter des formations, en raison de la généralisation de la vaccination contre la grippe en officine, qui a été annoncée pour la prochaine saison vaccinale. En effet, la formation sera obligatoire pour pouvoir vacciner.
« Lors de l’expérimentation vaccinale contre la grippe menée dans 4 régions, 75 % des pharmaciens ont répondu à l’appel et se sont donc formés à cet acte. Si la mobilisation est aussi forte sur tout le territoire pour la saison 2019-2020, il faudra attribuer 11 millions pour la formation des pharmaciens à la vaccination, c’est-à-dire la quasi-totalité de l’enveloppe budgétaire du DPC pharmacien, qui est de 14 millions d’euros », estime Michèle Lenoir-Salfati, directrice générale de l’ANDPC.
Or la vaccination n’est pas le seul enjeu de la formation de la profession. Notamment, les pharmaciens sont nombreux à vouloir se former au bilan de médication. Toute l’enveloppe budgétaire ne peut donc pas être réservée à la vaccination.
Heureusement, des solutions sont d’ores et déjà envisageables. Tout d'abord, « l‘ANDPC dispose de 14 millions de réserves financières, des économies qui pourront être débloquées si besoin », avance Michèle Lenoir-Salfati. Ensuite, il est aussi possible d’avoir une « fongibilité des enveloppes budgétaires des différentes professions », poursuit la directrice générale. Par exemple, si certains professionnels de santé n’ont pas consommé toute leur enveloppe en 2019, on pourra réattribuer des sommes aux pharmaciens cette année. Enfin, il sera aussi possible de réguler les formations à la vaccination, en les prenant en charge région par région, par exemple. Mais on en saura plus en mars, lorsque le texte de loi concernant la généralisation de la vaccination sera publié. Ce dernier précisera les obligations de formation à laquelle seront soumis les pharmaciens. « Aujourd’hui, on ignore encore si cette formation sera identique à celle déployée durant l’expérimentation. Il est donc difficile d’estimer, à ce jour, le budget à lui attribuer », conclut Michèle Lenoir-Salfati.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques