Selon un sondage réalisé par l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), près de 80 % des pharmacies ont au moins 50 vaccins antigrippaux en stock.
Cette consultation, à laquelle ont répondu plus de 3 800 pharmaciens, révèle même que 37 % des officinaux interrogés ont encore sur les bras plus de 100 vaccins antigrippaux issus de la campagne 2021-2022. « La perte financière est de 100 à 1 000 euros pour 77 % des pharmacies et de 1 000 à 2 000 euros pour 15 % d'entre elles », note le syndicat.
Alors que le ministère de la Santé a convoqué les représentants des pharmaciens ce lundi pour faire le point sur l'état des commandes (en baisse d'environ 15 % par rapport à l'an dernier à la même époque), 82 % des pharmacies déclarent avoir déjà passé leur commande pour l’année prochaine, selon ce même sondage. Si certains ne l'ont pas encore fait, c'est notamment parce que les industriels traînent des pieds pour récupérer les vaccins non utilisés. Parmi les pharmaciens qui n'ont pas encore commandé, 41 % se disent en effet « déçus des conditions de reprise des invendus ». Sur ce point, l'USPO précise qu'elle a alerté le ministère, estimant que les conditions de reprise des stocks « nuisent à la confiance entre les pharmaciens et les industriels ».
En tout, 11,8 millions de vaccins grippe ont été dispensés en officine pour la campagne 2021-2022, soit 720 000 de moins que l’année dernière, même si le nombre d'injections en pharmacie, lui, a progressé. (4,75 millions de vaccinations grippe en officine, soit 17 % de plus que pour la précédente campagne.) Si les chiffres globaux sont moins bons que l'an passé, c'est en grande partie à cause « du démarrage tardif de la campagne à la demande des industriels » regrette l'USPO qui demande donc que la campagne 2022-2023 débute plus tôt. Le syndicat milite également pour que « les pharmaciens puissent vacciner dès le début de la campagne toutes les personnes de plus de 18 ans, qu’elles soient ou non ciblées par les recommandations vaccinales en vigueur ».
Si la campagne de vaccination 2021-2022 s'est achevée le 28 février, l'épidémie de grippe saisonnière, elle, se poursuit. Selon les dernières données de Santé publique France, « la majorité des indicateurs de la grippe sont toujours en augmentation dans toutes les régions métropolitaines ». Le taux d’incidence des consultations pour syndrome grippal pour 100 000 habitants a ainsi progressé de 51 % entre le 21 et 27 mars par rapport à la semaine précédente. Le nombre de passages aux urgences, lui, a augmenté de 29 % durant cette même période. Toutes les régions de France métropolitaine se trouvent encore aujourd'hui en phase épidémique.
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