Alors que la campagne de vaccination contre le Covid-19 avec le vaccin AstraZeneca a repris cet après-midi, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande de réserver ce vaccin aux 55 ans et plus. Un avis provisoire dans l’attente de nouvelles données, qui sera « sans impact » au regard de la priorisation vaccinale.
Le principe de précaution est toujours ce qui prévaut en France. La Haute Autorité de santé (HAS) a d’une part appelé à « une reprise rapide de la vaccination avec le vaccin AstraZeneca » puisque l’Agence européenne du médicament (EMA) démontre qu’il n’y a « pas d’augmentation du risque global d’événements thromboemboliques classiques, de type phlébite ou embolie pulmonaire, chez les personnes vaccinées ». Ces événements sont même moins fréquents que ce qui est observé en population générale, ce qui pourrait suggérer un effet protecteur du vaccin.
La HAS n’en oublie pas pour autant que l’EMA n’a pu ni confirmer, ni infirmer un lien causal entre le vaccin AstraZeneca et des cas très rares de troubles de la coagulation – coagulation intravasculaire disséminée et thrombophlébite cérébrale. Sur un peu moins de 20 millions de vaccinations, 25 cas signalés en Europe et au Royaume-Uni ont été rapportés, dont 9 sont décédés et tous concernent des personnes plutôt jeunes, au maximum de 54 ans. En France, où 1,4 million de doses d’AstraZeneca ont été injectées, un cas de coagulation intravasculaire disséminée a été rapporté chez une femme de 26 ans, et deux cas de thrombophlébite cérébrale chez un homme de 51 ans et une femme de 21 ans. C’est pourquoi la HAS a décidé de réserver le vaccin AstraZeneca aux personnes de 55 ans et plus.
« Cela ne pose aucune difficulté à la campagne de vaccination dans la mesure où les moins de 55 ans ne font pas partie, pour la majorité d’entre eux, de la population prioritaire à ce stade et que d’autres vaccins sont disponibles », souligne la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec. Les moins de 55 ans prioritaires, donc les soignants au sens large et les personnes à très haut risque de Covid grave, se verront proposer les vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna. La HAS n’a en revanche pas encore pris de décision quant aux personnes de moins de 55 ans ayant déjà reçu une dose d’AstraZeneca. « Les premières vaccinations ont été réalisées début février, la 2e dose doit être administrée 12 semaines après, soit début mai, ce qui nous laisse un peu de temps pour réunir de nouvelles données et rendre un avis », précise Elisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccins (CTV).
Mais qu’en est-il de la reprise de la vaccination sur le terrain ? Dans les faits, seuls les pharmaciens dans les départements sous haute surveillance, qui ont reçu des doses d’AstraZeneca en flux poussés en fin de semaine dernière et qui n’ont pas utilisé les flacons disponibles avant la suspension du vaccin en France lundi après-midi, peuvent reprendre immédiatement la vaccination. Pour tous les autres, dont la première commande réalisée la semaine dernière devait être livrée hier, il faut attendre la libération des lots. Celle-ci devait intervenir après l’avis de la HAS. Le temps pour les grossistes-répartiteurs de déconditionner les boîtes de flacons pour livrer à l’unité, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) estime que les livraisons arriveront « en milieu de semaine prochaine ».
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