Six références d'autotests nasopharyngés figurent aujourd'hui sur la liste des tests Covid validés par le ministère de la Santé. Alors que les pharmaciens doivent commencer à les vendre ce lundi 12 avril, si l'on en croit les annonces d'Olivier Véran, les textes réglementaires ne sont toujours pas publiés.
Trois modèles français (deux du laboratoire Biosynex et un fabriqué par AAZ) et trois produits chinois (Healgen Scientific, ACON Biotech et Xiamen Boson Biotech) : voici la liste des autotests Covid-19 validés par le ministère de la Santé à ce jour. Une liste vouée à s'étoffer dans les semaines à venir. Si les pharmaciens peuvent donc commander sans risque ces modèles, très peu d'officines seront prêtes dès ce lundi, date à laquelle leur vente doit normalement débuter. « La liste des tests validés est pour l'instant très restreinte et Santé publique France en a préempté une très grande quantité », précise Laurent Filoche, président de l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO).
Les pharmaciens qui auront déjà des autotests en stock d'ici à lundi vont, eux, devoir scruter le « Journal officiel » ce week-end pour s'assurer que les textes réglementaires autorisant leur vente en officine seront bien publiés avant le coup d'envoi annoncé du 12 avril. Sans quoi, la promesse d'Olivier Véran ne pourra être tenue. « Il y a encore beaucoup d'inconnues, souligne Laurent Filoche. Seront-ils remboursés ? Si oui, à quel taux et pour quelles catégories de patients ? À quelle hauteur sera fixée l'honoraire de dispensation ? ». Aucune de ces questions n'est officiellement tranchée aujourd'hui. Selon les informations du président de l'UDGPO, le gouvernement envisagerait de les rembourser à hauteur de 5 euros mais uniquement pour certains publics (les jeunes et les personnes qui travaillent au contact des personnes âgées sont évoqués), mais rien n'est certain à l'heure actuelle.
Du côté des fabricants français dont les autotests ont été validés (Biosynex et AAZ) on attend d'en savoir plus sur la question du remboursement. Quant au prix de vente, « à moyen terme, on ne verra pas en France les montants pratiqués en Allemagne (soit environ 5 euros l'unité) », annonce un cadre de Biosynex. Le laboratoire, qui n'a pas reçu d'informations concernant un éventuel encadrement des prix, recommande un prix de vente situé entre 7 et 8 euros pour ces autotests, même si le tarif final reste bien sûr à la discrétion du pharmacien. Dans un premier temps, Biosynex proposera uniquement ses autotests par lot de 5 mais pourra les commercialiser à l'unité « à partir de la fin avril ». Biosynex, tout comme AAZ, ont annoncé pouvoir livrer des pharmacies dans les prochains jours. AAZ a par ailleurs mis en ligne une vidéo sur YouTube pour rappeler aux pharmaciens tout ce qu'il faut savoir sur l'utilisation de son autotest.
Si l’arrivée des autotests en officine est désormais imminente, les patients ne semblent pas particulièrement pressés de s'en procurer, observe Laurent Filoche. « Aujourd'hui, il n'y a aucune attente chez les patients. La demande augmentera peut-être lors du déconfinement », présume-t-il. Malgré tout, le président de l'UDGPO conseille aux pharmaciens de se positionner dès aujourd'hui pour éviter que la GMS, pour l'instant écartée, ne revienne à la charge. « Si nous ne vendons pas d'autotests, la GMS réclamera de nouveau le droit de s'y mettre », En revanche, Laurent Filoche appelle ses confrères et consœurs à ne pas constituer de stocks trop importants. Avec l'arrivée dans les prochaines semaines de nouveaux modèles chinois, le prix des autotests va progressivement baisser.
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