La nouvelle campagne de vaccination anti-Covid, lancée le 3 octobre, ne suscite pas d'engouement chez les patients pour le moment. Selon les chiffres du ministère de la Santé, à peine plus de 100 000 injections ont été réalisées en une dizaine de jours.
Ouverte à tous les Français bénéficiant d'un schéma vaccinal complet, la campagne automnale de vaccination anti-Covid, qui intègre pour la première fois les nouveaux vaccins bivalents adaptés au variant Omicron, cible en priorité certaines catégories de la population (patients âgés de plus de 65 ans, personnes immunodéprimées, professionnels de santé…).
Selon les premiers chiffres donnés par le ministère de la Santé, le démarrage de cette nouvelle campagne s'avère très poussif, avec seulement 100 000 doses de rappel administrées entre le 3 et le 9 octobre, à peine plus de 10 000 par jour. Un enthousiasme très modéré de la part des patients que les officinaux constatent au comptoir. Dans sa pharmacie de Blagnac, près de Toulouse, Laurent Filoche n'a injecté qu'une trentaine de doses de rappel depuis le 3 octobre, soit à peine 3 ou 4 par jour. Si les patients ne se pressent pas pour recevoir leur quatrième dose (ou cinquième dans certains cas), cela s'explique par différents facteurs, selon lui. « Nous n'avions que les vaccins bivalents de Moderna lors des premiers jours et de nombreux patients ont préféré attendre que celui de Pfizer soit disponible. Ceux qui ont été vaccinés avec Pfizer jusqu'à présent veulent continuer avec cette marque, a pu observer Laurent Filoche. On constate ensuite que de nombreuses personnes n'ont plus d'appréhension vis-à-vis du Covid, de plus en plus considéré comme une maladie récurrente. D'ailleurs, les patients qui sont venus dans ma pharmacie pour recevoir leur dose de rappel sont des personnes plutôt inquiètes par rapport au Covid, qui continuent à se protéger et à porter le masque même si cela n'est plus obligatoire. » Pour Laurent Filoche, il y a toutefois une possibilité que la campagne décolle un peu dans les prochains jours. « La campagne de vaccination antigrippale va commencer le 18 octobre, les patients qui ont reçu leur bon attendent peut-être cette date pour pouvoir faire les deux en même temps. »
Président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), Pierre-Olivier Variot espère lui aussi que l'ouverture de la campagne de vaccination antigrippale permettra de booster celle du Covid. « Des patients nous ont demandé s'ils pouvaient faire les deux en même temps, ce qui n'était pas possible. Certains ont quand même décidé de se faire vacciner tout de suite contre le Covid mais d'autres ont dit qu'ils reviendraient plus tard. » Le président de l'USPO aurait aimé que les deux campagnes débutent simultanément. « J'ai demandé s'il était possible d'avancer la date de lancement de la campagne de vaccination antigrippale mais le ministère ne l'a pas souhaité », regrette-t-il.
À l’origine, la campagne de rappel contre le Covid aurait en effet dû débuter en même temps que celle de la grippe. Le ministère de la Santé a finalement décidé de revoir son calendrier compte tenu de la situation épidémique, avec une remontée du nombre de cas de Covid depuis septembre, mais aussi parce qu'il ne voulait pas attendre plusieurs jours pour déployer des vaccins bivalents disponibles dès le début du mois d'octobre. Malgré tout, Pierre-Olivier Variot s'attendait à ce que l'arrivée de ces nouveaux vaccins suscite davantage de demandes chez les patients. « Les vaccins Pfizer ont commencé à être livrés, la campagne contre la grippe va commencer… On pourra faire un nouveau point dans deux semaines », estime-t-il.
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