Face à une baisse de commandes de vaccins constatée hier, la Direction générale de la santé (DGS) s’est fendue d’un message à l’ensemble des professionnels de santé pour les inciter à se reprendre alors qu’Omicron fait rage. Un message qui n’a pas manqué de vexer les confrères, tous débordés, alors qu’ils font face à une demande de tests de dépistage exponentielle avec la rentrée scolaire.
Hier soir, peu après 20 heures, arrivait le 2e message DGS-Urgent de l’année dans les boîtes mail de l’ensemble des professionnels de santé. La cible : les vaccinateurs anti-Covid en ville. La raison : une baisse importante des commandes de vaccins, constatée à 18 h 30, sur le portail ouvert depuis 8 heures le matin jusqu’à ce soir 23 heures, en comparaison avec le lundi de la semaine dernière à la même heure. Une baisse de 27 % !
Dans ce cadre, la DGS a jugé bon de rappeler aux soignants l’importance de « la poursuite de l’accélération de la campagne vaccinale » face à la progression d’Omicron et les 200 000 contaminations quotidiennes, l’abaissement du délai d’éligibilité à la dose de rappel à 3 mois, la validité du passe sanitaire conditionné à cette dose de rappel sept mois après le schéma initial complet au 15 janvier pour tous les Français majeurs, le déplafonnement des commandes pour Moderna et la possibilité pour les pharmaciens de commander jusqu’à 3 flacons de Pfizer cette semaine… Des arguments – qui ne sont évidemment pas remis en cause et qui sont déjà bien connus des professionnels – dont la tournure a provoqué la colère des pharmaciens.
Sur les réseaux sociaux, certains sortent de leurs gonds, à l’image de ce message sur Facebook : « On s’implique pendant des semaines et là on se prend un petit message sympatoche parce que le volume de commande de vaccins est en baisse… Quel foutage de gueule ! Ils vont finir par l’avoir leur grève de la vaccination. » Les réponses fusent alors. Les uns se demandent, « non mais aujourd’hui, qui a eu le temps de passer sa commande de vaccins ? », alors qu’ils font face au problème des sous-effectifs en raison des contaminations au Covid, et au « raz de marée de la rentrée et des tests ». D’autres annoncent des mesures de rétorsion : « Il n’y aura plus de commande de vaccins pour ma part, en tout cas pas cette semaine. » Et qualifient ce message DGS-Urgent de très, voire trop, réactif, quand d’autres informations autrement plus cruciales sont parfois arrivées avec retard dans les officines. Sur Twitter aussi, les confrères ne décolèrent pas. Tout comme les autres professionnels de santé.
Toujours partants pour de nouvelles missions, pleinement impliqués depuis le début de la crise et sachant réagir vite aux ordres et aux contre-ordres, les pharmaciens rappellent que les journées « ne font que 24 heures ». Ce petit rappel à l’ordre le lendemain de la mise en place expresse de la délivrance d’autotests pris en charge par l’assurance-maladie pour les cas contacts vaccinés ou de moins de 12 ans, le jour même de la rentrée scolaire, et moins d’une semaine après l’autorisation pour les GMS de vendre des autotests sans concertation avec la profession… n’est pas bien passé.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques