La Haute Autorité de santé vient de se prononcer sur l’intérêt des tests de dépistage rapide contre le coronavirus. Selon l’instance, les TROD ont une place dans la surveillance épidémiologique et le diagnostic du Covid-19, mais pas les autotests, dont le recours apparaît prématuré.
Autotests, TROD, TDR… Quelle est la place des tests sérologiques rapides dans la lutte contre le Covid-19 ? C’est à cette question que vient de répondre la Haute Autorité de santé (HAS).
Tout d’abord, l'instance déconseille le recours aux autotests, qui pourraient être vendus en pharmacie. D’une part, parce que leur fiabilité est incertaine. D’autre part, car si la réalisation du prélèvement est simple (le patient le réalise seul, à domicile, en se piquant le bout du doigt), il n’en est pas de même pour la lecture et l’interprétation du résultat. « Sans accompagnement, le patient prend le risque de tirer des conclusions erronées de ce test », analyse la HAS.
Ensuite, en ce qui concerne les TROD (tests rapides d’orientation diagnostique), c’est-à-dire les tests qui peuvent être réalisés notamment par le pharmacien, leur utilisation est recommandée par la HAS, mais dans un cadre précis et restreint. À savoir : « pour les personnels soignants et d’hébergement collectif et pour les patients symptomatiques sans signes de gravité, s’ils présentent des difficultés d’accès à un laboratoire de biologie médicale, mais pas à l’hôpital. » Attention toutefois : il ne s'agit que de tests d’orientation diagnostique, et non de tests permettant de poser formellement le diagnostic de Covid-19. « Il est donc nécessaire après un TROD positif de confirmer le résultat par un test sérologique réalisé en laboratoire d’analyses médicales (ELISA ou TDR) », insiste la HAS.
Enfin, il existe une dernière catégorie de tests rapides : les TDR (tests de diagnostic rapide). Ce sont des examens de biologie médicale, réalisés en laboratoire. La HAS préconise d’y recourir plus largement, c’est-à-dire auprès des mêmes populations que les tests sérologiques automatisables (tests ELISA) : « en diagnostic de rattrapage de patients symptomatiques, en cas de test virologique négatif mais de symptômes évocateurs de Covid-19, et auprès des personnels soignants ou d’établissements d’hébergement collectif qui ont été en contact avec le virus et pour les enquêtes épidémiologiques. »
Par ailleurs, la HAS rappelle que, quel que soit le test sérologique (automatisables ou rapides), on ignore si la présence d’anticorps garantit une protection contre le virus. C’est pourquoi, ces tests n’ont pas encore de place dans l'identification des personnes protégées contre le virus. Ils ont uniquement une place dans la surveillance épidémiologique de la maladie et dans la stratégie diagnostique, en complément du test virologique, qui reste le test de première intention pour le diagnostic de la phase aiguë du Covid-19.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques