Les pharmaciens pourront bientôt délivrer directement des antibiotiques contre la cystite et l'angine, après réalisation d'un TROD, a confirmé aujourd'hui la Première ministre, Élisabeth Borne. Appartenir à une CPTS ou à une MSP, conditions imposées jusqu’alors aux pharmaciens pour réaliser cet acte, ne sera plus obligatoire.
Ce 31 août, la première ministre, Élisabeth Borne, a dévoilé une mesure particulièrement importante pour les pharmaciens d'officine. Une nouvelle disposition qui confirme la volonté du gouvernement de confier de plus en plus de missions aux officinaux, déjà autorisés à prescrire et administrer tous les vaccins issus du calendrier vaccinal aux plus de 11 ans. Cette nouvelle mesure, qui sera présentée dans le PLFFS pour 2024, entend en effet autoriser les pharmaciens à prescrire directement des antibiotiques contre la cystite et l'angine, sans intervention d'un autre professionnel de santé. Conformément aux préconisations du rapport sur la régulation des produits de santé, dévoilé le 30 août, cette délivrance sera bien sûr conditionnée aux résultats d'un TROD réalisé par le pharmacien.
La prise en charge par l'officinal de la pollakiurie et des brûlures mictionnelles non fébriles chez la femme de 16 à 65 ans et celle de l'odynophagie pour les patients de 6 à 50 ans avait premièrement été autorisée à titre exceptionnel lors de l'été 2022. Elle était alors uniquement accessible aux pharmaciens intégrés aux centres de santé et aux maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). En mars de cette année, la réalisation de cet acte a été étendue aux pharmaciens exerçant dans des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Un cadre qui restait toutefois trop contraignant pour inciter davantage d'officinaux à se lancer. Le gouvernement veut donc aller plus loin, en permettant aux patients soupçonnant une cystite ou une angine d'obtenir un diagnostic après une simple visite en pharmacie, grâce au résultat du TROD, puis en obtenant directement leur traitement (si le besoin est avéré) sans avoir à passer par la case médecin.
Cette évolution va dans le sens des demandes des syndicats qui souhaitaient ardemment un assouplissement des conditions régulant la prise en charge de la cystite et de l'angine en officine. « On souhaite faire entrer dans le droit commun la possibilité pour le pharmacien de réaliser un acte de délivrance protocolisé suite à un TROD, sans l'obligation de coopération qui s'applique aujourd'hui », expliquait Philippe Besset il y a encore quelques jours. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a donc été entendu. « Pour la cystite ou l'angine, ce sont des protocoles qui sont clairs et simples, imposer l'exercice coordonné dans ce cadre n'avait pas de sens », commente Pierre-Olivier Variot. Le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) est lui aussi très satisfait de voir le pharmacien autorisé à assumer cet acte seul, « comme c'est déjà le cas dans d'autres pays », rappelle-t-il.
Il restera ensuite à trancher la question de la rémunération, aujourd'hui fixée à « 25 euros par patient entrant dans le protocole ». Ce montant de 25 euros était ensuite versé aux professionnels impliqués, chaque CPTS décidant de la manière de répartir la somme. « Si le pharmacien est désormais le seul à être rémunéré, il est possible que l'assurance-maladie propose moins de 25 euros », suppose Pierre-Olivier Variot. La question du montant de cette rémunération sera en tout cas débattue cet automne, lors des prochaines négociations économiques prévues entre la CNAM et les représentants de la profession.
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