DÉVELOPPER des stratégies de promotion de la santé et de la prévention des pathologies liées à la nutrition, tels sont les grands objectifs du programme national Nutrition Santé (PNNS), dont le deuxième volet (2005-2010) s’achève cette année avec un bilan plutôt positif. D’après le rapport d’évaluation de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et du CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux), rendu en avril, le PNNS « constitue une référence pour de nombreux pays étrangers. Sa pérennité mérite d’être assurée car il constitue une démarche utile et indispensable au succès de toute politique nutritionnelle ». Les chiffres l’attestent : entre 2000 et 2007, le surpoids et l’obésité chez l’enfant est passé de 18 à 16 % ; le nombre d’adultes qui consomment cinq fruits et légumes par jour a augmenté de 16 % et la consommation de sucres a diminué de 10 %. En outre, deux tiers des Français pratiquent 30 minutes d’activité physique au moins cinq fois par semaine, conformément aux repères du PNNS.
Ce sont les résultats d’une œuvre collective, a rappelé Roselyne Bachelot lors d’une conférence de presse. « Quatre départements se sont impliqués, la Moselle, la Haute-Saône, la Vendée et la Gironde ; 203 villes et 8 communautés de communes participent activement au PNNS. Vitré, par exemple, a adhéré au programme EPODE*, qui vise à lutter contre l’obésité des enfants, et est très investie dans le PNNS », a souligné la ministre, qui souhaite un rapprochement entre le PNNS et EPODE.
Autre axe du PNNS : les chartes d’engagement nutritionnel. Dix-huit grandes entreprises les ont déjà signées et s’engagent ainsi à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits. L’Observatoire de la qualité alimentaire (OQALI), qui a évalué les 15 premières chartes, estime qu’elles peuvent conduire à une réduction d’environ 9 000 tonnes de sucre consommées par an et d’environ 4 300 tonnes de lipides.
Concernant les réussites du PNNS, Roselyne Bachelot a notamment souligné le rôle des campagnes de prévention de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) et la mise en place des pôles d’accueil spécialisés pour les personnes obèses étendue à l’ensemble des régions : « Dans le cadre du PNNS 2, ce sont plus de 4 millions d’euros qui ont été mis à disposition des CHU, pour financer des équipements adaptés : brancards, fauteuils roulants, lits médicaux... » Le PNNS a également contribué à la reconnaissance du diététicien en tant que professionnel de santé (loi du 30 janvier 2007). Et a conduit à l’interdiction des distributeurs de nourriture et de boissons sucrées dans les écoles. Par ailleurs, 130 000 internautes de France ont déjà participé à l’étude NutriNet-Santé**, grand programme de recherche destinée à mieux comprendre les relations entre la nutrition et la santé en France.
Mais le tableau n’est pas tout rose et les efforts en matière de politique nutritionnelle doivent se poursuivre. Le rapport d’évaluation IGAS/ CGAAER estime d’ailleurs que « la reconduction du PNNS en l’état n’est pas souhaitable ». Un groupe de travail réfléchira aux modalités de poursuite du programme, indique la ministre.
En attendant, de nouvelles mesures vont être lancées en matière de politique nutritionnelle. Roselyne Bachelot « souhaite que l’accent soit mis sur des actions en faveur des plus démunis, le renforcement de la prise en charge des personnes obèses, le développement de la promotion de l’activité physique et de la lutte contre la sédentarité et la lutte contre la dénutrition des personnes âgées ».
Pour que ces mesures touchent le plus grand nombre, l’INPES continuera à délivrer des messages d’éducation nutritionnelle au grand public. Des chartes « entreprises actives du PNNS » permettront aux entreprises signataires de développer des actions destinées à améliorer la nutrition de leurs salariés. Un groupe, présidé par le Pr Serge Hercberg (président du comité de pilotage du PNNS) devrait proposer un texte pour la mise en place de ces chartes, avant la fin d’octobre.
Bonnes pratiques de prise en charge.
De son côté, la Haute Autorité de santé (HAS) élaborera des recommandations de bonnes pratiques sur la prise en charge des personnes obèses. Dans chaque région, des centres de référence devront également assurer la prise en charge globale et pluridisciplinaire des patients souffrant d’obésité sévère. Pour la sélection de ces centres, un appel à projets sera lancé par les agences régionales de santé au second semestre 2010. Enfin, une structure de soins de suite et une unité de soins de longue durée à proximité de chaque centre référent sera identifiée. « Ces structures bénéficieront d’un financement destiné à l’acquisition d’équipements supplémentaires pour accueillir les patients obèses. Une enveloppe de 3 millions d’euros a été réservée à cette fin dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010 », a encore annoncé Roselyne Bachelot.
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