Vaccination, dépistage, entretiens pharmaceutiques… en quelques années, le métier de pharmacien s'est étoffé de nombreuses nouvelles missions, souvent valorisantes pour les officinaux. Encore faut-il avoir le temps de pouvoir les mettre en place. « Il y a du temps qui n'est pas à notre main, comme chercher les médicaments en rupture. En revanche, on peut optimiser le temps administratif », souligne Pierre-Olivier Variot.
Pour le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), il est important d'accompagner les pharmaciens pour qu'ils puissent s'adapter aux nombreux changements que vit leur profession, notamment afin de pouvoir s'investir dans les nouvelles missions.
Les actes qui ont une valeur pharmaceutique et ceux qui n'en ont pas
Ce constat effectué, quels outils le pharmacien peut-il utiliser pour gagner du temps ? Président de l'URPS Pharmaciens des Hauts-de-France, Grégory Tempremant invite premièrement ses confrères et consœurs à évaluer précisément à quoi ils consacrent le temps passé en officine. « Il faut regarder le temps que l'on passe sur certaines activités et voir si elles ont une plus value pharmaceutique ou non. Si elles n'en ont pas, elles peuvent être faites par d'autres personnes, par des prestataires. » Grégory Tempremant cite ainsi deux cas concrets. « La gestion du tiers payant ou ranger des boîtes : il n'y a pas de plus value pharmaceutique. Les pharmacies ont un peu plus de trésorerie depuis la période du Covid, donc c'est peut-être le moment de repenser l'officine. Pourquoi ne pas investir dans un robot pour ranger les boîtes et ainsi libérer du temps au personnel ? », interroge-t-il.
Le pharmacien des Hauts-de-France propose également de s'appuyer sur les groupements plutôt que de recevoir soi-même des représentants commerciaux. « Cela prend du temps et on se fait tout le temps avoir, donc pourquoi ne pas choisir un groupement qui pourra organiser cela ? ». Grégory Tempremant incite enfin les officinaux à s'appuyer sur les applications de prise de rendez-vous en ligne et à s'équiper de logiciels pouvant faciliter la réalisation des entretiens pharmaceutiques et des bilans partagés de médication.
La gestion du tiers payant et des autres factures est aussi une tâche particulièrement chronophage pour les officinaux. « Les pharmaciens perdent beaucoup de temps à récupérer toutes les factures alors qu'il existe un moyen pour les récupérer automatiquement : les agrégateurs de coffre-fort électronique, explique Éric Bot, pharmacien dans les Hauts-de-France et président d'une coopérative de tiers payant. Cet outil va chercher les factures de tous vos fournisseurs et les agrège à un seul endroit. Il suffit ensuite d'autoriser l'accès à votre comptable ou à votre secrétaire. Ce dernier pourra récupérer toutes les factures qui arrivent sur ce coffre. C'est un gain de temps précieux », souligne Éric Bot.
D'après une conférence du e-congrès de la pharmacie organisé par l'USPO.
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