Il y a quelques jours, l'assurance-maladie avait demandé au ministère de la Santé une nouvelle baisse des prix des tests antigéniques et des autotests Covid. Alors que la date du 15 mars avait été évoquée pour acter cette mesure, c'est pour l'instant le statu quo, mais jusqu'à quand ?
Après une première baisse entérinée il y a un mois, la CNAM souhaitait voir le prix des tests Covid et des autotests diminuer encore à compter du 15 mars. Deux montants avaient été évoqués : le prix des autotests devait ainsi passer de 3,35 € à 2,90 € et celui des tests antigéniques, de 20 € à 15 €. Ce matin, aucun article dans le « Journal officiel » ni aucun DGS-Urgent n'a confirmé ces intentions. L'augmentation du nombre de cas positifs observée ces derniers jours n'est peut-être pas totalement étrangère à ce report. « L'assurance-maladie ne nous a pas donné de nouvelles dates pour l'instant, précise Denis Millet, président de la commission études et stratégie économiques de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Nous avons dit à la CNAM que nous ne voulions pas de cette baisse, elle a visiblement pris note de nos demandes, ce dont on se félicite. »
Pour Denis Millet, une nouvelle baisse pourrait conduire des pharmaciens à se détourner des tests Covid, ce qui ne serait pas sans conséquence sur la surveillance de l'épidémie. « Une baisse serait d'autant plus injustifiée que la CNAM souhaiterait désormais que l'on effectue systématiquement un prélèvement supplémentaire en cas de test antigénique positif, puis qu'on l'envoie au laboratoire pour criblage (acte qui serait facturé à 9,62 euros, selon Denis Millet). On veut donc nous demander un travail supplémentaire, plus complexe. Cela n'aurait pas de sens de baisser les prix maintenant. » Si elle est donc repoussée, la baisse des prix souhaitée par la CNAM n'est sans doute que partie remise, même si Denis Millet se veut optimiste. « Rien n'est inéluctable », estime-t-il.
Président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), Pierre-Olivier Variot est déterminé à se battre tant qu'il le faudra contre ces baisses de prix. « Le prix des tests PCR a baissé de 20 %. Les tests antigéniques, eux, ont déjà baissé de plus de 20 % en février, pourquoi accepterions-nous d'aller encore au-delà ? » Une différence de traitement entre PCR et TAG que le président de l'USPO trouve incompréhensible. « J'ai alerté le ministère sur le risque de démobilisation des pharmaciens en cas de nouvelle baisse, en précisant qu'il serait très difficile de remobiliser ensuite la profession si besoin. » Pierre-Olivier Variot attend enfin des précisions sur le prélèvement systématique pour les cas positifs qu'envisage de demander la CNAM. « Remettre l'accent sur le criblage, qu'on avait laissé tomber, c'est tout à fait logique si l'on veut savoir à quels variants on a affaire. Après, faudra-t-il orienter le patient vers un laboratoire ou ce prélèvement devra-t-il être effectué par le pharmacien ? Pour l'instant, rien n'est confirmé. Si on doit le faire en officine, une convention avec le laboratoire sera-t-elle obligatoire comme c'était le cas auparavant ? Pour l'instant, nous ne savons pas », explique Pierre-Olivier Variot.
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