« Je suis une personne, pas un cancer. » Jusqu’au 25 mai, ce slogan donne le tempo de la nouvelle campagne nationale pour tenter de « faire changer le regard des Français sur le cancer ». En dépit des progrès thérapeutiques, la vision sociétale du cancer reste le plus souvent liée à des images de souffrance, de déchéance et de mort. « On a été formaté à la fatalité du cancer dans notre société », considère Christophe Hude, 37 ans et ancien malade qui a violemment ressenti ce changement du regard des autres. En 2008, on lui diagnostique un lymphome. « Dès que j’évoquais mon cancer, la personne changeait de visage. Quand on voit l’effroi et la peur dans les yeux de quelqu’un, cela vous casse », témoigne-t-il. « Ces représentations négatives associées aux cancers ont des conséquences sur la vie sociale des personnes touchées », souligne Nora Berra. « Elles provoquent encore trop souvent un malaise, voire une prise de distance de l’entourage, des difficultés de réinsertion professionnelle qui viennent s’ajouter aux difficultés liées à la maladie elle-même », poursuit la secrétaire d’État à la Santé. « Rien, dans la vie sociale, ne prépare les familles ni les malades à affronter ces situations très dures, où le principe de la vie elle-même est mis en danger. Rien ne les aide non plus à y faire face. Or ce n’est pas parce qu’on apprend un jour qu’on est malade d’un cancer que la vie doit s’arrêter, que le rire doit disparaître », déclare-t-elle. Tandis que de plus en plus de personnes vivent déjà et vivront après un diagnostic de cancer, « il est donc essentiel de favoriser ce changement de regard », insiste la secrétaire d’État. Lancée par le ministère de la Santé et l’Institut national du cancer (INCa), cette nouvelle campagne s’inscrit dans l’objectif de l’axe 5 du plan Cancer 2009-2013. Elle vise à montrer que, avec les progrès thérapeutiques, le quotidien des personnes change progressivement, ce qui nécessite une évolution du regard sociétal pour être en phase avec cette nouvelle réalité. « Plus de 60 % des cancers sont désormais curables », a rappelé Nora Berra.
Webdocumentaire.
La campagne s’articule autour de deux spots télévisés d’une trentaine de secondes et d’affiches mettant en scène cinq anciens malades du cancer. Des commentaires représentatifs des réactions de l’entourage familial, amical, ou professionnel, visent à mieux sensibiliser le public. Dans l’un d’eux, le nom du patient est remplacé par le mot « cancer » pour illustrer la récurrente assimilation de la personne à sa maladie au sein de son entourage. Cela donne : « À chaque fois que je me retrouve devant cancer, je ne sais pas quoi lui dire. » Ou bien : « On pourrait inviter cancer, mais il a sûrement envie d’être seul. » Cette campagne offre aussi aux malades et anciens malades l’occasion de s’exprimer sur leur ressenti du regard extérieur orienté par le prisme du cancer. Ces derniers peuvent témoigner sur Facebook (www.facebook.com/mobilisons.nous) ou plus classiquement par le biais de la ligne téléphonique Cancer info (0 810 810 821 au prix d’un appel local). D’ici à la fin de l’année, un webdocumentaire réalisé en partenariat avec l’INSERM présentera au grand public les avancées de la recherche sur les cancers.
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