La sédentarité (rester en position assise) et l’inactivité physique ne font que progresser ces dernières années : 75 % des Français de 18-64 ans n’atteignent pas les 10 000 pas par jours recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Toujours selon l’OMS, 3,2 millions de décès chaque année seraient attribuables au manque d’exercice physique.
De plus, les preuves des méfaits de l’inactivité physique sont désormais bien établies. « Une étude montre qu’une baisse volontaire de l’activité physique chez des sujets sains (qui sont passés de 10 500 pas/jour à 1 500 pas/jour), a entraînée en deux semaines seulement, une augmentation de la masse grasse de 50 g et une augmentation de la pression artérielle de 2 mmHg ainsi que du taux de cholestérol », illustre le Pr François Carré (médecin du sport, cardiologue, hôpital Pontchaillou, Rennes).
D’autres études montrent une corrélation entre le temps passé devant la télévision et augmentation du risque de cancer. « Au final, en 2008, la sédentarité et l’inactivité ont tué plus que le tabac en 2008 : les Anglais parlent du Sitting, the new-smoking », poursuit le médecin, qui évoque, en France, l’apparition de cas d’e-embolies et de e-thromboses, chez des personnes dont le seul facteur de risque était de passer trop de temps assis.
L’activité physique, une polypill
À l’inverse, diverses études ont clairement montré les bienfaits de l’activité physique : « Chez des hypertendus, la pratique d’un sport durant deux mois a permis à la moitié d’entre eux d’arrêter, ou de diminuer d’un médicament, leur traitement antihypertenseur. Ou encore, chez des femmes atteintes de cancer du sein, le fait d’associer une activité physique (marche à allure modérée) au traitement anticancéreux permet de diminuer le risque de mortalité de 30 % par rapport aux femmes traitées mais qui n’ont pas pratiqué d’activité physique », rapporte le cardiologue, qui salue ces résultats impressionnants.
D’autres effets bénéfiques de l’activité physique ont été observés en cas de lombalgie chronique, d’arthrose, d’ostéoporose, de démence et de maladie d’Alzheimer, de chutes chez les personnes âgées. Ainsi, « l’activité physique pourrait devenir une polypill », prescrite par le médecin, ou conseillée par le pharmacien, qui « viendrait apporter une solution aux troubles du transit, à l’anxiété, aux jambes lourdes, et bien d’autres pathologies », imagine François Carré. Une idée qui pourrait bien faire son chemin.
D’après une conférence de presse Larena.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques