La deuxième saison de vaccination en officine s’avère déjà être un succès. En effet, du 8 octobre au 5 décembre 2018, plus de 600 000 personnes se sont fait vacciner en pharmacie dans les quatre régions concernées par l’expérimentation, à savoir l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle Aquitaine, l’Occitanie et les Hauts-de-France (exactement 607 000 personnes).
« C’est déjà trois fois plus que sur l’ensemble de la campagne 2017-2018, qui avait totalisé 160 000 personnes vaccinées en pharmacie dans les deux régions retenues », s’est félicitée Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre national des pharmaciens, lors de la Journée de l’Ordre (23 novembre, Paris). Les pharmaciens se sont bien investis dans cette nouvelle mission : dans les quatre régions concernées, 44 % des pharmaciens (57 % chez les titulaires et 43 % chez les adjoints) ont participé à l’expérimentation. Et au total, plus de 58 % des pharmacies ont proposé la vaccination, contre 42 % sur deux régions à l'issue de la campagne 2017-2018.
Rappelons que la vaccination en pharmacie a débuté l’année dernière. Elle était alors expérimentée, pour une durée annoncée de trois ans, dans deux régions (Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine) et concernait une cible de patients réduite : uniquement les adultes qui s’étaient déjà fait vacciner contre la grippe.
Des extensions
Fort du succès de cette première année, le gouvernement a étendu l’expérimentation à deux régions supplémentaires en 2018 (Occitanie et Hauts-de-France) avant d’être généralisée en 2019-2020. De plus, la population cible a été étendue aux primo-vaccinants adultes, y compris les femmes enceintes, les patients immunodéprimés ou sous anticoagulants oraux. Le seul critère d'exclusion qui persiste sera l'allergie à l'ovalbumine ou à toute autre vaccination antérieure.
Grâce à cette extension de la population cible, on a pu augmenter la très faible couverture vaccinale des primo-vaccinants. En effet, jusqu’alors, seulement 11 % des personnes qui reçoivent un bon de vaccination mais qui ne se sont jamais fait vacciner contre la grippe se font effectivement vacciner.
En pharmacie, les primo-vaccinés représentent 130 127 personnes, soit plus de 20 % de la population vaccinée en officine. « Ces chiffres sont la preuve que le pharmacien remplit totalement son rôle, à savoir l’augmentation de la couverture vaccinale », se félicite Alain Delgutte, président de la Section A (titulaires) de l’Ordre.
Et la mobilisation des pharmaciens
Face à ces excellents premiers résultats les pharmaciens se préparent à vacciner encore plus les prochaines années. Déjà, lors de la prochaine saison de vaccination contre la grippe, l’expérimentation sera étendue à toute la France. De plus, l’Ordre propose que les pharmaciens puissent vacciner contre la grippe toute personne qui en fait la demande, qu’elle appartienne ou non à la population ciblée par les recommandations vaccinales en vigueur, ainsi que le recommande la Haute Autorité de santé (HAS). L'instance propose également que les pharmaciens puissent effectuer les rappels d’autres vaccinations chez l’adulte, notamment en cas d’épidémies. « Et, pourquoi pas, permettre aux pharmaciens hospitaliers et biologistes de vacciner », a évoqué Carine Wolf-Thal.
Il reste donc encore des possibilités de développement pour la vaccination en pharmacie. Reste à voir celles qui seront retenues par les autorités de santé.
Dans les Alpes-Maritimes
Dépistage du VIH : une expérimentation à l’officine
Marché de l’emploi post-Covid
Métiers de l’officine : anatomie d’une pénurie
Près de 45 fois plus de cas en 2023
Rougeole : l’OMS appelle à intensifier la vaccination en Europe
Pharmacien prescripteur
Après les vaccins, les antibiotiques