« Le carnet de vaccination électronique était un des projets retenus par l’Agence régionale de santé (ARS) de notre région entre 2014 et 2017 dans le cadre de l’expérimentation Territoire de soins numériques (TSN) », explique Olivier Rozaire, président de l’Union régionale de professionnels de santé (URPS) pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Initialement déployé dans un territoire situé entre l'Est de Lyon et Bourgoin-Jallieu (Isère), le carnet de vaccination électronique a « beaucoup intéressé les professionnels de santé ainsi que les patients », note Olivier Rozaire. Les URPS pharmaciens, médecins et sages-femmes ont alors décidé de ne pas attendre qu’il soit généralisé pour le déployer dans la région et de prendre à leur charge le financement de l’opération. L’URPS pharmaciens a donc mis la main à la poche à hauteur de 30 000 euros, afin que tous les pharmaciens de la région Auvergne-Rhône-Alpes puissent avoir un compte professionnel pour ouvrir les carnets de vaccinations. Depuis février 2018, le carnet de vaccination électronique est donc en cours de déploiement dans l’ensemble de la région. « À l’heure actuelle, entre 40 000 et 50 000 carnets de vaccination électroniques ont été créés dans la région, dont 12 500 par les pharmaciens », comptabilise Olivier Rozaire.
Validé par un professionnel de santé
Concrètement, le pharmacien peut créer à la pharmacie un carnet de vaccination électronique, unique pour chaque bénéficiaire, adulte ou enfant. Il communique ensuite les codes d’accès au patient, qui peut alors saisir ses vaccinations antérieures. Elles sont ensuite validées par le pharmacien lorsque le patient revient à l’officine. « Le carnet est toujours validé par un professionnel de santé », insiste Olivier Rozaire. Le patient peut donner ses codes au professionnel de santé de son choix afin qu’il accède au carnet de vaccination électronique. « Le carnet nous permet d’enregistrer tous les vaccins que nous délivrons, mais aussi, maintenant, ceux que nous faisons, comme les vaccins contre la grippe », se félicite Olivier Rozaire. Lui-même a créé environ 150 carnets de vaccination électroniques dans sa pharmacie. « Ce qui est pratique, c’est que le carnet peut être personnalisé en fonction de l’état pathologique : si vous êtes immunodéprimé, si vous avez eu ou non la varicelle ou la rougeole, si vous êtes professionnel de santé, etc. L’idée, c’est que les gens s’approprient leur carnet de vaccination, pour pouvoir mettre à jour leurs vaccins. Le site vous prévient lorsque vous avez des rappels à effectuer, ce qui vous permet de savoir où vous en êtes. Une application smartphone permet aussi d’y accéder. Et si les recommandations des autorités sanitaires changent, il se met à jour automatiquement et vous propose les vaccinations à réaliser », détaille Olivier Rozaire.
Vacciner dans la foulée ?
« Quand on voit qu’entre 25 et 50 ans, seulement 30 % des gens sont à jour de leurs vaccins, cet outil est vraiment très utile », estime-il. Pour lui, il est d’autant plus important que « d’ici quelques années, nous pourrons peut-être réaliser à l’officine d’autres vaccinations que la grippe. Nous disposerons alors d’un outil permettant d’améliorer de manière claire la couverture vaccinale : nous pourrons à la fois suivre le calendrier vaccinal des gens et réaliser la vaccination dans la foulée », envisage-t-il. En attendant, d’autres régions se sont montrées intéressées par le carnet, qui va être prochainement déployé en Bourgogne-Franche-Comté.
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