« L'AN DERNIER, il n’y avait pas de problème. Mais j'aimerai bien savoir si c'est toujours le cas ». Pour certains clients d'Hélène De Graeve, c'est devenu un rendez-vous, chaque mois de novembre. Dans son officine de Muret (Haute-Garonne), la titulaire réitère la campagne de dépistage du diabète, menée sous l'impulsion de Giropharm et de l'AFD (Association française des diabétiques). « Nous le proposons à tous les patients concernés et qui n'opposent pas de refus formel », précise Mme De Graeve, également engagée au sein de réseaux de soins. De la vitrine à l'espace de vente, différents éléments de communication vont permettre d'identifier la campagne en cours. Parmi les supports à remettre aux patients, des dépliants fournis par l'AFD, un livre de recettes pour diabétiques et un outil de préparation à la consultation. « Chaque pharmacien est apte à mener ce type d'action, mais notre rôle est de lui prêter main forte », considère François Baudin, président de Giropharm. En amont, les équipes officinales reçoivent une formation, en particulier sur les nouvelles classes thérapeutiques d'antidiabétiques.
Un pionnier.
« Bien sûr, il ne s'agit pas pour le pharmacien de poser de diagnostic. Il réalise ce dépistage, quand il le juge utile, dans un espace approprié de l'officine. Le cas échéant, il prend contact avec le médecin traitant », rappelle François Baudin. C'est la 8e année que le groupement, axé sur l'enseigne, reconduit cette campagne. « Nous avons été pionniers sur ce type d'opérations, qui s'impose désormais à tous les adhérents », souligne le président de Giropharm. Pour éthique qu'elle soit, cette campagne est aussi un moyen de faire parler de soi. L’enseigne n'envisage pas de communiquer directement auprès du public, mais M. Baudin se dit solidaire de campagnes entreprises par ses pairs. « Il y a un juste équilibre à trouver. Ces communications ne doivent pas porter sur les prix, mais sur les services. », estime t-il. Autre démarche qu'il considère comme avant-gardiste, la collecte des DASRI (déchets d'activités de soins à risques infectieux) par les pharmacies Giropharm, dans certaines villes. Un positionnement qui conforte Gérard Raymond dans son choix de partenaire. « Ce n'est pas une structure dont la gestion relève de groupes financiers », confie le président de l'AFD. Cette entité nationale repose sur une centaine d'associations locales, qui sont autant de points de contact entre patients et professionnels de santé. « En s'appuyant sur les compétences de chacun, on peut améliorer les soins de proximité », affirme Gérard Raymond.
Évaluation des opérations.
La prise de conscience est urgente, au regard de l'incidence actuelle du diabète en France et dans le monde. « Elle est due au vieillissement de la population et aussi au surpoids », souligne le Pr Patrick Véxiau, diabétologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris. En effet, si l'on se réfère à l'indice de masse corporelle (IMC), près de la moitié des Français de plus de 18 ans (45 %) seraient touchés par le surpoids et l'obésité. Aujourd'hui, 4 % de la population est déclarée diabétique. Reste un grand nombre de patients qui s'ignorent. C'est là tout l'intérêt des campagnes de dépistage menées le mois prochain en officine. Selon une enquête réalisée par l'institut TNS Sofrès, l’opération Giropharm de 2008 a permis le dépistage d'au moins 10 patients diabétiques, dans 90 % des pharmacies participantes. De son côté, Gérard Raymond annonce également une évaluation des actions de l'AFD. « Elle doit être effectuée par des organismes extérieurs, par le financeur à qui nous devons rendre des comptes », indique le président de l'association. En tout cas, ajoute t-il, « on doit médiatiser ces actions pour que les décideurs de demain, les directeurs des Agences régionales de santé, les prennent en compte, les évaluent et les développent. »
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