À QUELQUES JOURS de son congrès annuel, qui va se dérouler à Monaco, du 8 au 11 novembre, Lucien Bennatan prend la parole pour aborder l’histoire et l’évolution du groupe PHR, d’une part, ses innovations et ses perspectives, d’autre part.
Des diététiciennes et des infirmières à l’officine
Parmi les dernières innovations annoncées, le président du groupe PHR met en avant sa toute nouvelle offre PHR.Prev’, une équipe pluridisciplinaire à disposition du patient. « Cette nouveauté est liée à la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), bien que nous y avons travaillé bien avant que la loi ne soit publiée. » Énumérant les nouvelles missions du pharmacien énoncées dans la loi Bachelot, Lucien Bennatan insiste en particulier sur l’une des options qui lui est proposée : participer à l’éducation thérapeutique du patient. « Cela va au-delà de la distribution de brochures. Nous pouvons le faire, mais nous pensons que c’est le travail d’une infirmière. C’est pourquoi nous avons lancé une expérimentation dans 36 pharmacies volontaires de notre groupe. » De même, la mission facultative de conseils pour améliorer l’état de santé du patient, toujours tirée de la loi HPST, trouve sa réponse dans la mise à disposition par le groupement d’une équipe pluridisciplinaire : le pharmacien et son équipe, épaulé d’une infirmière et d’une diététicienne. « Ce nouveau service PHR.Prev’ ne fait qu’appliquer la loi HPST. Et, pour résoudre le problème de l’emploi d’une infirmière et d’une diététicienne par un pharmacien, nous envisageons de créer un groupement d’employeurs pour pouvoir les recruter et les mettre à disposition de nos adhérents », précise Lucien Bennatan. L’ensemble du projet a été décortiqué pour entrer
dans les clous, et le groupe PHR compte bien communiquer sur ce nouveau service. Ses objectifs ? « Faire du pharmacien le coordinateur responsable d’une équipe pluridisciplinaire qui accompagne et aide les clients-patients à préserver leur capital santé, faire de l’officine un lieu de prévention permettant un accès simple à des outils d’autodépistage et des consultations spécialisées, mais aussi un lieu de prise en charge de la santé dans sa globalité. » Une façon d’apporter au consommateur « un service de proximité lui permettant de mieux se connaître et d’être mieux informé, pour gérer positivement et durablement son capital santé ». Il bénéficiera aussi de conseils sur l’hygiène de vie, la diététique, les comportements à risques à éviter et les bons réflexes à adopter, l’organisation de son armoire à pharmacie, l’observance et le « mieux vivre avec sa maladie ». Et Lucien Bennatan de rappeler que, face à la désertification médicale, « il est nécessaire d’offrir la possibilité au pharmacien de développer la promédecine ». Une manière pour le groupe d’occuper tout le marché et d’anticiper. « Une stratégie de leader, comme nous l’avons fait pour le libre accès. » Une position largement partagée par les adhérents du groupe puisque 90 % des pharmaciens sous enseigne Viadys ou Pharma Référence et plus de 60 % des pharmaciens groupés ont mis en place le libre accès.
Des génériques PHR en janvier
Créé l’an dernier, PHR Lab négocie le rachat ou la cession de licences de divers produits pour les proposer à ses adhérents sous sa marque. Déjà présent en MDD (marque de distributeur) avec Inovya, Inovya Bio (compléments alimentaires), Viaref (parapharmacie) et Famivya (hygiène et soins), le groupe PHR se lance dans le médicament à sa marque. Deux segments sont ciblés : la médication familiale et les génériques. « Nous visons trois molécules génériques. L’oméprazole PHR vient d’être autorisée, l’arrêté est paru au “Journal officiel” le 23 octobre. Nous pen?sons obtenir l’autorisation de lansoprazole PHR début janvier et de clopidogrel PHR fin janvier », explique Willy Hodin, directeur du groupe. Les premiers génériques signés PHR devraient arriver en officine en janvier et février. « Le but n’est pas de concurrencer nos partenaires, nous allons utiliser ces génériques à notre marque à bon escient, pour augmenter la cohésion de groupe », précise Lucien Bennatan, le président du groupe PHR.
PHR négocie également l’achat et le transfert d’AMM ou la cession de droit d’exploitation d’AMM sur des molécules de médication familiale. « Là encore, nous n’avons pas vocation à concurrencer les leaders du marché. L’objectif est de mettre à disposition du pharmacien un arsenal thérapeutique utile, qui ne concernera pas que des molécules autorisées au libre accès », souligne Willy Hodin.
Une structutre de regroupement à l’achat
« Il n’est pas dans mes attributions de posséder une centrale d’achats, c’est le métier du logisticien », explique le président du groupe PHR, Lucien Bennatan. Jusqu’alors, le groupe a toujours fait le choix du partenariat pour optimiser les achats de ses adhérents, à la fois avec le short liner RBP, le grossiste-répartiteur OCP et la plate-forme de commande (génériques, médication officinale et parapharmacie) dédiée aux groupements Virtuose. En outre, il propose une centrale de référencement et une plate-forme d’achats (Dépo Référence). Le décret sur les structures de regroupement à l’achat (SRA) et les centrales d’achat, paru en juin dernier, a néanmoins été attentivement étudié et l’idée de développer sa propre SRA a été validée. « Alors que la centrale d’achat est limitée à l’achat de la médication familiale en libre accès, la SRA est étendue à la parapharmacie et aux accessoires et elle ne se destine qu’aux membres de la SRA, explique Willy Hodin, directeur du groupe. Comme nous ne voulons pas être logisticiens à la place de professionnels, nous sous-traiterons. C’est un outil complémentaire des offres que nous avons déjà, qui ouvre de nouvelles perspectives, notamment en termes de gestion des remises. »
D’après une conférence de presse organisée par le groupe PHR.
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